Saturday, May 03, 2014

N ote aux acteurs (7)


« Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment, sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. »

« On n’aime donc jamais personne, dit Blaise Pascal, mais seulement des qualités » (et il le démontre). Voilà ce qu’il a de bien avec la lecture, c’est la possibilité de résonance : toutes les lectures disent la même chose — qui tourne autour des mystères — seule « réalité ». De quoi pourrions-nous parler ? Des mystères. Je est un autre.

A un moment, j’aimais Guy de Maupassant. Je me mis donc à lire des choses d’aucun intérêt, que je n’aurais jamais lues sans mon amour pour cet auteur ; je me mis donc à pénétrer une forêt touffues de chefs-d’œuvre mal dégrossis, d’essais plus ou moins aboutis, de pages et de lignes écrites dans le cours d’une vie avec les obsessions d’un auteur étrange…

Un jour, j’irai voir la mer. J’irai monter sur les montagnes et j’irai voir la mer. Il y aura un train, un mouvement, une avancée. J’irai longer la mer, j’irai voir la mer. J’irai aimer. Silhouette fantomale, ce sera moi… Pris dans le vent, dans la couleur orange d’un pull ou d’un K-Way, ce sera moi, mon moi fantôme, mon identité presque, mon presque cadavre…

« « Je veux connaître un peu vos pensées à fond », déclare Sganarelle à Don Juan, ds Molière. Mais le problème est que Don Juan ne possède pas de « pensées à fond », ni lui ni personne ; sinon, comme il le dit quelques répliques plus loin, que « 2 et 2 sont 4 et que 4 et 4 sont 8. »

« Copiez, et si en copiant vous restez vous-même, c’est que vous avez qqch à dire, tel est le conseil qu’aurait donné Ravel à ses rares élèves. »

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