Monday, June 23, 2014

A quoi bon cette perte ?


Cette fille que je rencontrais dans la rue me disait Hello ! et qu’elle pensait à moi, qqch à propos du luxe qu’elle avait lu dans L’Evangile selon Saint Matthieu, peut-être, elle n’était pas sûre, en tout cas dans la Bible (bonne lecture de fille) : c’est quand je ne sais qui va mourir (le Christ ?) et qu’on l’oint de parfums onéreux. Qq’un dit : Pourquoi des parfums onéreux pour qq’un qui va mourir, pourquoi dépenser l’inutile ? Et le Christ (est-ce lui qui va mourir ?) de s’exclamer : Si ! des parfums onéreux, des parfums de luxe ! Elle avait pensé à moi encore d’une autre manière. Elle me demandait si je connaissais le type de la Gare du Nord qui ressemblait tellement à mon chanteur (de 1er Avril)… Au début, quand elle l’avait vu (et encore maintenant, elle n’en était pas sûre, elle me demandait si mon chanteur n’avait pas mal tourné), elle avait pensé que c’était lui et en le revoyant plusieurs fois (au niveau des RER), elle avait pensé que je m’étais inspiré de lui, certainement, que je l’avais copié à vrai dire tant était complète la ressemblance. Pieds nus, la même immense parka parachute, les cheveux dégarnis, la barbe à peu près… Voilà comment cette fille pensait à moi. Et elle, qu’est-ce qu’elle faisait ? Elle faisait un remake de RoboCop, selon la technique déjà utilisée pour un ou plusieurs précédents films : on garde la bande-son et on retourne des images (il s’agit pour les acteurs de bien bouger les lèvres). J’étais émerveillé par ce projet, je n’avais jamais entendu parler de RoboCop, enfin presque jamais… C’était un plan drague… D’ailleurs, elle me quittait parce qu’elle avait r-v pour boire une bière avec une copine. Lesbos, lesbos… Pour le luxe, c’est vrai, je suis comme Charles Baudelaire, j’aime « à la fureur » « les choses où le son se mêle à la lumière »… Le spectacle 1er Avril, perdu — et c’est injuste —, a créé des hallucinations. Bien sûr. Des poisons, des venins. Vénus. Olivia Grandville me disait l’autre soir à la Ménagerie combien elle l’avait aimé et aussi particulièrement ce début avec la fumée et les voix et l’apparition d’un être dans le mur, tout d’un coup, elle avait vu Louis XIV, habillé comme un Louis XIV et qu’elle s’était demandée assez vite devant la parka à présent sortie du brouillard comment ç’avait été possible, comment elle avait pu voir Louis XIV alors qu’il s’agissait d’un SDF, ou si c’était elle ou si c’était une astuce de mise en scène.

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