C hantal Morel m'envoie un hommage
Yves-Noël, je
ferme FB et me rends compte que je n'avais que ton compte pour échanger avec
toi, tu veux bien me donner un mail ? le mien est chmorelvu@gmail.com
Il était bien
beau ton travail, des fulgurances, de vraies splendeurs, une communion avec un
lieu, son hommage, les Bouffes du Nord dans leur silence, conscience que c'est
très grand, le silence, ce moment de théâtre où chacun sait disparaître
derrière ce beau silence et effacer l'expression de soi qui souvent
l'étouffe... Quelques moments qui s'étirent comme s’il devenait incongru
d'arrêter le travail, incongru qu'il y ait une autre réalité à retrouver, que
celle-là — qui est le véritable monde où l'on vit alors arrêter quoi ?... Une
singularité qui fait du bien, une insolente liberté d'être, rien qui cherche
l'assentiment du public, une solitude qui attend que l'on vienne à elle,
tranquillement... comme une très bonne nouvelle...
Quel plaisir de lire de ce
que tu dis sur moi ! Ça me touche tellement... Il y a si longtemps que je n'ai
pas vu tes spectacles, mais ceux que j'ai vus me restent comme les plus
singuliers, les plus personnels, les plus stylés de tous ceux que j'aie vus
dans ma vie. Il y a un métal qui n'appartient qu'à toi, léger et dur à la fois,
qui est d'une beauté que je n'ai pas retrouvée. C'est évidemment ce genre le
plus personnel qui m'influence, pas les autres. Je ne comprends pas le théâtre qui
me semble grosso modo inutile ou « pour les gamins », sans pensée,
sauf quand c'est toi ou quelques autres poètes de ton espèce. Si le théâtre
n'est pas poème, je ne le comprends pas. J'admire que vous arriviez — vous, ces
quelques-uns — à en faire, du théâtre ! Si j'en faisais un jour, j'essayerais
de suivre vos sillons. Je te parle au pluriel car tu fais partie, dans mon
esprit, d'une constellation qui sans doute n'appartient qu'à moi (et dont
l'étoile la plus brillante serait Klaus Michael Grüber), mais qui me fait
parfois même songer à devenir programmateur ! pour, tout à fait
égoïstement, visionner la rareté. En attendant, j'irai voir ton prochain !
si tu me le dis ici.
Des bises,
Yves-Noël
Labels: correspondance
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