Saturday, June 14, 2014

P assez votre chemin


J’ai vu un Misanthrope, j’avais très envie de le voir parce que je n’en avais entendu que du bien. Eh bien, c’est l’un des plus mauvais spectacles que j’ai vu de ma vie (avec un Richard II ds La Cour d’honneur et un Nouveau Roman à La Colline). Il y aurait à dire, j’en ai noirci des pages de mon carnet ! (pour supporter les heures). Pour aller vite, je rappellerai cette phrase de Claude Monet : « Ne pas peindre ce qu’on voit, puisqu’on ne voit rien, mais peindre ce qu’on ne voit pas ». Il faut dire que le spectacle est réussi dans le sens qu’il réalise ses intentions : rien ne les contredit et le sens apparaît. L’aspect, c’est celui du beau travail et les comédiens — fiers de nature — et surtout à la Comédie Française : auto-tamponneuses de la fierté —, n’en semblent pas mécontents. Seulement, ce sont les intentions qui sont mauvaises. Very bad intentions. Ici, malheureusement, ce qui est peint, c’est le visible. Vous avez de l’argent, vous jouez l’argent. Vous êtes névrosé, vous jouez la névrose. Vous jouez l’époque. L’effet miroir, à la Comédie Française, est souvent stupéfiant : l'imbécillité de chaque côté du mur imaginaire, cinéma, vent... Y avez-vous vu qqch de profond et de clair et d’amoureux depuis la Bérénice de Klaus Michael Grüber ? « Car je cherche le vide, et le noir, et le nu ! », c'est-à-dire le réel, clame Charles Baudelaire.

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