Sunday, July 20, 2014

Y ves-Noël Genod encore vivant


Fabienne Arvers et Patrick Sourd




« Avignon Off, Yves-Noël Genod encore vivant

Le dandy des scènes françaises adapte Les Fleurs du mal dans une nuit ensorcelante.


C’est en Avignon, où il s’est installé dans le Off pour la durée du festival, qu’Yves-Noël Genod a ouvert le chantier en permanente évolution de sa prochaine création, Rester vivant. Confiant dans l’exceptionnelle acoustique des murs de pierre de la petite salle cylindrique de La condition des soies, lieu qu’il pratique en habitué depuis quelques années, c’est sans filet et dans l’obscurité d’un “noir” quasi complet qu’il propose à un public aussi attentif qu’empathique l’écoute de la poésie de Baudelaire.

Pourquoi, après Shakespeare et Musset les années précédentes, choisir Baudelaire et réveiller en nous des souvenirs remontant aux années du lycée ?

« Parce que c’est d’un tel niveau… Je suis impressionné par la hauteur de cet ovni. Quand il dit que tout se confond ‘Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté’, c’est bouleversant. »

Ici, l’artiste s’invente en maître japonais de l’art de l’ikebana pour composer avec Les Fleurs du mal, un bouquet aux fragrances venimeuses où cohabitent quelques standards depuis longtemps passés dans le domaine public et une jolie moisson de raretés.

Comme souvent quand il s’empare de l’écriture d’un auteur et plus encore pour ce parcours où sa voix sera notre seul guide dans la nuit, le comédien nous rappelle que l’enjeu de ces représentations est de trouver l’équilibre entre la poétique de Baudelaire et un pêché mignon qui lui est personnel : maitriser son irrésistible propension au caviardage des œuvres en référence à ces multiples digressions qui font le sel de ses prestations et leurs donnent des airs de salon littéraire. Une exégèse glamour qui convoque la poésie grecque d’Eschyle où « la vague aux sourires innombrables » répond « au rire énorme de la vague » baudelairienne. Il fait le détour par l’analyse lumineuse de Borges et le concept de la métaphore invisible, et enchaîne avec Nerval qui, « dans son célèbre poème, commençant par ‘Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé’, parle de la mélancolie et de la fleur associée à cette maladie, l’ancolie. Dans une première version du poème, il nommait la fleur, et puis il l’enlève et c’est comme une rime riche où la mélancolie n’apparaît pas, mais est là, en sous teinte, et c’est très beau. »

Fabienne Arvers et Patrick Sourd »







Oh, Fabienne, merci pour vos mots comme toujours d'une tendresse folle ! Peux-tu remercier pour moi aussi Patrick ? (dont je ne retrouve pas le mail). Il manquait encore un article des « Inrocks » pour que ce spectacle soit vraiment classe. Me voilà rassuré.
Au très grand plaisir de se croiser sans doute encore à Avignon, 
Yves-Noël

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