D e nos envoyés spéciaux à Avignon
« Le Figaro », Festival d'Avignon : les pépites du Off
● Yves-Noël Genod : Rester
vivant
Yves-Noël Genod est fidèle
à sa réputation de dandy. Il accueille le spectateur en lui offrant une coupe
de champagne et lui demande s'il souffre de claustrophobie. Délicate attention
et étrange question qui trouvent leur sens une fois installé dans la salle de
la Condition des soies. Les gradins sont presque pleins. Genod éteint les
lumières ; on est plongé dans le noir. Une petite heure durant, Genod dit Les
Fleurs du mal de Baudelaire. Il les
dit sans emphase et superbement. Il ouvre avec L'Albatros, enchaîne avec Correspondances. Les mots nous parviennent à travers ce noir qui est
un noir à la Soulages, plein d'aspérités, de reliefs et de reflets. Les
professeurs de français qui veulent faire aimer Baudelaire à leurs élèves
devraient tenter l'expérience. Et s'en méfier ; la morbidité sublime de
Baudelaire ne laisse pas indifférent. Avant de conclure par Une charogne, Genod a niché quelques loupiotes dans le mur en
pierre. Il a coiffé ses longs cheveux blonds d'un haut-de-forme qui lui donne
une allure de croque-mort. Le même chapeau dans lequel le spectateur paye ce
qu'il veut à la sortie. Ce spectacle préfigure celui annoncé en décembre
prochain au Théâtre du Rond-Point à Paris. Mais on ne saurait trop conseiller
de le voir à la Condition des soies, caveau idéal à ces Fleurs du mal.
À la Condition des soies,
jusqu'au 27 juillet, à 19h. Entrée gratuite, sortie payante. Tél. : 04 32 74 16
49.
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