Sunday, July 13, 2014

D e nos envoyés spéciaux à Avignon


« Le Figaro », Festival d'Avignon : les pépites du Off
● Yves-Noël Genod : Rester vivant
Yves-Noël Genod est fidèle à sa réputation de dandy. Il accueille le spectateur en lui offrant une coupe de champagne et lui demande s'il souffre de claustrophobie. Délicate attention et étrange question qui trouvent leur sens une fois installé dans la salle de la Condition des soies. Les gradins sont presque pleins. Genod éteint les lumières ; on est plongé dans le noir. Une petite heure durant, Genod dit Les Fleurs du mal de Baudelaire. Il les dit sans emphase et superbement. Il ouvre avec L'Albatros, enchaîne avec Correspondances. Les mots nous parviennent à travers ce noir qui est un noir à la Soulages, plein d'aspérités, de reliefs et de reflets. Les professeurs de français qui veulent faire aimer Baudelaire à leurs élèves devraient tenter l'expérience. Et s'en méfier ; la morbidité sublime de Baudelaire ne laisse pas indifférent. Avant de conclure par Une charogne, Genod a niché quelques loupiotes dans le mur en pierre. Il a coiffé ses longs cheveux blonds d'un haut-de-forme qui lui donne une allure de croque-mort. Le même chapeau dans lequel le spectateur paye ce qu'il veut à la sortie. Ce spectacle préfigure celui annoncé en décembre prochain au Théâtre du Rond-Point à Paris. Mais on ne saurait trop conseiller de le voir à la Condition des soies, caveau idéal à ces Fleurs du mal.

À la Condition des soies, jusqu'au 27 juillet, à 19h. Entrée gratuite, sortie payante. Tél. : 04 32 74 16 49.

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