C omme dans la mauvaise vie
Valérie,
Tu sais, ça m’abat un peu
cette histoire. Déjà les acteurs ont une tendance névrotique à se demander
toujours : est-ce qu’il me désire ? est-ce qu’il me désire
vraiment ?, mais les assistants sont normalement la partie solide de
l’équipe (justement pour rassurer les acteurs qui en ont toujours besoin). Déjà
le fait d’arriver le 11 m’avait semblé une entorse au contrat, mais partir
comme ça, sans m’en parler — visiblement j’ai été le dernier mis au courant
hier, pas par toi —, je comprends pas. Ça fragilise beaucoup le projet. Le côté
« hostellerie espagnole » est justement ce qu’il faut éviter à tout
prix. Il faut que les gens se sentent concernés quant à leur désir, n’ait pas
de doute quant à leur place à cet endroit (sinon c’est impossible). Sans doute,
j’ai été léger avec toi, tu m’as dit que tu étais dans une période fragile de
ta vie, mais cette légèreté n’est que superficielle et les liens me semblaient
profonds et s’approfondir. C’est dommage que ce moment dans lequel je croyais
que toi et moi nous mettions tant de sens n’en ait plus (je m’émerveillais de
ta disponibilité). Cette nuit, j’ai eu une insomnie, à l’aube, je pensais que
c’était les problèmes que me pose le film, mais j’imagine maintenant que c’est
le moment de ton départ, un problème chassant l’autre (comme dans la mauvaise
vie…) — Je me recouche, tiens !
Bon, moi, je trouve que tu
devrais juste reprendre le train dans l’autre sens immédiatement, qu’est-ce que
tu veux que je te dise ? reviens quand tu veux…
YN
Labels: correspondance
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