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Yves-Noël Genod a fondé l’association Le Dispariteur en 2005. Auparavant, pendant les deux ans qui ont précédé, il a été hébergé par l’association Oro, de Loïc Touzé, qui a produit ses premiers spectacles (depuis En attendant Genod, créé en juin 2003 au festival Let’s Dance du Lieu Unique, à Nantes). L’activité s’est déployée sur une cinquantaine de spectacles assez rarement repris malheureusement (pièces de groupe pour la plupart) et un nombre beaucoup plus important encore de « performances », le terme de « performance », ici, n’étant qu’un pis-aller qui veut simplement dire que le manque d’argent et de temps in situ ne permet pas d'appeler cela « spectacle » (encore moins « grand spectacle »). Une foule de stages a été organisée, dont le célébrissime Jouer Dieu, à l’Hostellerie de Pontempeyrat (reconduit quatre fois), mais aussi dans des écoles comme celle du TNB (dirigée alors par Stanislas Nordey) ou bien à l’école de danse expérimentale Hüz, à Berlin, ou à la Manufacture, à Lausanne… Les spectacles sont résolument conçus à partir des interprètes rencontrés et des lieux proposés car, comme le dit Franz Kafka : « c’est là l’essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque ». Yves-Noël Genod ne se présente lui-même que comme un « distributeur » de spectacle, de poésie et de lumière, il n’invente rien qui n’existe déjà, il fait passer le furet, « passé par ici, il repassera par là », il révèle. En effet, pense-t-il, c’est ici et là qu’est la « révolution » : dans la redistribution des richesses accaparées. Son art a été qualifié de « théâtre chorégraphié » et est accueilli du côté de la danse contemporaine. Ce comédien vit très modestement à Paris. Célibataire, il prétend s’effacer derrière son œuvre qu’il désirerait n’être que trace infime, dérisoire, inutile, mais dans l’optique pascalienne qui dit que : « Nul ne meurt si pauvre qu’il ne laisse quelque chose »...
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