S ganarelle
Tellement fabuleux, tellement intelligent, les spectacles de Gwenaël Morin ! Avec rien. Ce rien qui est un plein. Que c’est beau, un théâtre en lumière claire qui est vide et que ce vide est plein ! On s’étonne que j’aime Gwenaël Morin. Je réponds : « Je n’aime que ça ! » J’en pleure, de toute cette intelligence qui m’échappe et que je peux toucher. La culture est floue, elle est imaginaire, il faut imaginer qu’une mère écoute la culture. Une mère imaginaire. Puissante violence éclairée… Langue française rocailleuse… «...et comme dit fort bien cet auteur que je ne connais pas... » Ce qui me rapproche de Gwenaël Morin, c’est qu’il pense, comme moi, que le théâtre est réel. Les spectacles que j’ai vus ces derniers temps, c’est le grand écart, c’est vrai. Lucrèce Borgia par David Bobée, Passim par François Tanguy, Les Nègres par Bob Wilson et Dom Juan par Gwenaël Morin. Le miracle, être dedans, avec la tête trouée, mais les trous sont la fête. Une réflexion me vient. Je me dis : c’est hors jugement. Et je m’aperçois que j’aime tout. Et, troisième réflexion, que je suis bien heureux, quand même, de ne pas sortir tous les soirs. Chaque visage est une île. Et (dernière réflexion) la critique est strictement inutile. Ce que je veux pénétrer et ne rien sortir, c’est l’enfance. Et puis, autre point commun, il met le théâtre à l’endroit du spectateur, non pas à celui de l’acteur.
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