G rautag
Ça va mieux, Rennes, pour
moi, ce que je pensais. D’abord, en ce moment, il y a un gris incroyable, d’une
énergie dingue, un gris à couper au couteau, on se croirait dans un cerveau, la
« matière grise », une chose sinistre. Comme sur une autre planète.
Pourvu que ce temps dure ! Un crachin, bien sûr, continuel, une pluie
angora… Et puis, il y a autre chose, depuis que Rennes a perdu son statut de jeune
winneuse (pour moi, en tout cas), de ville pleine d’avenir, comme je disais,
elle a perdu cette beauté, mais elle en a gagné une autre, la beauté des
vaincues, des ratées, de celles qui échouent, les secondes, les dernières… Et,
ça, c’est incomparable. Surtout avec ce gris, bien entendu. L’âge de pierre.
Même pas la pierre. Une déliquescence totale. Mais raide comme la pierre. Le
soir, j’ai allumé la télé. J’ai été effaré. Ça aussi, j’ai eu l’impression que
c’était pire que dans ma jeunesse. (Il y avait au moins « Apostrophe »,
quand même.) En même temps, ça m’a donné de l’optimisme. Avec des émissions
pareilles, je me suis dit, si
l’humanité ne s’est pas déjà suicidée... Et puis je me suis laissé prendre par l’émission sur Jules César
parce que je pensais à mon neveu qui s’appelle Solal et qui est fou d’histoire
— et qui connaît déjà celle de César.
Labels: rennes
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