R ester vivant
Ce soir, dernière
avant-première en entrée libre (dans la limite des places disponibles) pour ce
spectacle dont la première est demain, ce spectacle si spécial, long, lent,
lourd avec la mort massive à traverser pour la beauté, certes la beauté, pour
entendre un peu de la voix folle et existante, criarde, de Charles Baudelaire... C’est dans le noir total. C’est gothique. Ça dure 2h1/2 (mais avec possibilité
si on n’en peut plus — par d’habiles raccourcis de lumière — de s’en sortir
bien avant). Oui, c'est très spécial, c'est très chargé de l'idée de la mort, du fond du caveau, la beauté, certes, qui, dans cette salle (comme le
lieu ne s'y prêtait pas), a été travaillée comme à la radio avec un montage de
voix anciennes, de bouts effacés, de disques rayés et comme l'enregistrements
de séminaires au dictaphone... « What we have called matter is energy,
whose vibration has been so lowered as to be perceptible to the senses. There
is no matter », a dit, paraît-il, cet Albert Einstein. Un train fantôme.
Rond-Point,
Paris, 21h — et jusqu’au 31 décembre.
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