M artha Graham
Bonjour Yves-Noël, je
t'envoie un message car je repense souvent à un texte, très beau, qui figure
dans un de tes spectacles. Mais je ne sais plus comment le retrouver et je me
demandais si tu pouvais m'aider. C'est un texte que tu disais, depuis le
public, dans Rien n'est beau, rien n'est gai... Je me souviens juste qu'il est de Martha Graham
(enfin, je crois) et qu'il se termine par « vivant ». Je dis tu parce
que nous nous sommes déjà parlés plusieurs fois même si je ne suis pas bien
sûre que tu m'identifies. J'espère que tu pourras m'aider, à très bientôt, Eve.
Oui, je t'identifie très
bien, évidemment ! tu as dit de si belles choses sur mes spectacles. Il n'y
avait pas de texte, c'était moi qui avait inventé, un soir, de parler depuis le
public pendant ce très long temps
de face de ces trois actrices sublimes, Marlène, Jeanne et Kate, pour les aider à l'allonger. Je parlais du monothéisme, des trois religions du
monothéisme, toutes trois nées dans le désert, le désert où il n'y a pas de
singes, seulement des animaux à quatre pattes comme les chèvres, les
chameaux... qu'ainsi ça avait été facile pour l'homme de s'imaginer différent,
mais qu'en Asie, en revanche, où les singes pullulent, la question de la
différence ne s'était jamais vraiment posée. Et ensuite je devais parler, sans doute
aussi, de Martha Graham. Je disais peut-être que Madonna allait en avance pour
la voir descendre de voiture avant de prendre son cours (c'est toujours bien un
peu de glamour) et qu'elle faisait passer des auditions en demandant aux
danseurs de simplement marcher à travers le studio en leur disant : « Souvenez-vous
que vous allez mourir. » Et que, si ça ne suffisait pas, elle leur disait : « Marchez
comme si votre cœur était accroché au mur, fixé au mur, palpitant, vivant. » Quelque chose comme ça. Ce sont des choses que je redis souvent, je ne sais
plus d'où elles me viennent. Bises du Mexique
Labels: correspondance
0 Comments:
Post a Comment
<< Home