O bjet : garder courage
Cher Yves-Noël Genod,
A lire votre blog ces derniers temps, vous laissez percevoir un brusque découragement.
Juste pour vous dire que des étudiants de deuxième année que j'ai emmenés voir les deux premiers épisodes ont été marqués par l'expérience, à chaque fois pour des raisons différentes (les moments dansés, chantés, la lumière façonnée...).
Pour ma part, je suis votre travail depuis que je vous ai vu lire du Musset à Avignon. Il ne ressemble à rien d'autre tout en s'inscrivant dans une généalogie élective (Régy...).
La critique dramatique a abdiqué sa fonction depuis longtemps (cf. Avignon 2005). Le papier du Petit bulletin est dans cette droite ligne. On pense toujours en termes de théâtre populaire versus théâtre expérimental (cf. le terme "cobaye" qui en dit long), avec un nivellement par le bas (à la limite, on préfère un classique donné tel quel). Le cours de l'expérience a chuté. Beaucoup de gens ont peur de tout, y compris du noir.
Au Point du jour, votre travail ne s'appuie pas sur un public préexistant (vous n'êtes pas au Festival d'Automne, à quoi vous attendiez-vous ? vous croyiez que cela allait être facile ?), mais vous créez un public qui n'existe pas encore, chose la plus difficile et nécessaire qui soit. Je pense que vous allez réussir en décembre. Mais d'ici là gardez courage, ne mutilez pas vos singulières exigences.
Salut à G. Morin d'avoir fait le beau pari de vous inviter.
Au prochain épisode,
Jérémie Majorel
MCF Université Lumière Lyon 2
Département de Lettres
Equipe Passages XX-XXI (EA 4160)
C’est très gentil de me soutenir le moral comme ça… Mais réussir en décembre... c’est ce que je voulais éviter, que les premiers spectacles essuient les plâtres… Je savais, bien sûr, que ce serait le big problem, le public, j’en suis malade depuis des mois — vu que la leçon lui est adressée (au public), et vu que sa non présence supprime le théâtre…
Vous ne pouvez pas savoir comme c’est éreintant d’avoir à supplier chacun un par un, à quémander… Et si j’avais le temps ! ça ne me dérangerait pas, mais je me suis mis dans un rythme où il n’y a pas la place pour résoudre ce problème : trouver le public du Point du jour ! Et c’est Sisyphe, à chaque épisode, recommencer (de quasi zéro)…
Merci de vos relais et de votre enthousiasme !
Yves-Noël
Labels: correspondance lyon
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