« Le XIXe siècle a vu se produire un des grands événements de l’histoire de l’esprit : la banalisation de l’incroyance et l’effet que celle-ci a eu sur le travail des poètes. […]
Baudelaire se pose la question de l’existence de Dieu, mais doit se résigner à comprendre qu’il ne croit pas, au moins en des moments qui sont au cœur de son attention. Il en ira de même, de façon plus tranchée mais pas pour autant plus radicale, chez Mallarmé, chez Rimbaud. Ces poètes savent garder leurs yeux sur les choses du proche, objets de vie quotidienne ou aspects de l’être sensible dans la profondeur desquels la perception d’une transcendance est un fait d’évidence simple. Néanmoins la croyance en quoi que ce soit de plus que cette réalité qui se donne dans l’immédiat s’éteint en eux ; et ce sont là, dans rien pourtant que quelques poèmes, des événements dont il y a lieu de penser qu’ils vont affecter très en profondeur la société tout entière. »
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