Saturday, April 16, 2016

M adrid


« À l’entour se repose la ville ; se calme la rue illuminée, 
Et, parées de torches, bruissent les voitures en passant. 
Chez eux rassasiés des joies du jour sont allés se reposer les hommes, 
Et le gain et la perte, les mesure une tête pensive 
Dans la quiétude du logis ; vide de grappes et de fleurs 
Et de l’ouvrage des mains, se repose le marché affairé. 
Mais un luth résonne au loin dans les jardins ; peut-être 
Là-bas joue un amant, ou un homme solitaire 
D’amis lointains se souvenant, et de la jeunesse ; et les fontaines 
Intarissables et fraîches bruissent dans les parterres embaumés. 
Calme dans l’air assombri résonne le carillon des cloches, 
Et se souvenant de l’heure un veilleur en crie le nombre. 
À l’instant se lève aussi une brise et s’agite la cime des arbres, 
Vois ! et le fantôme de notre terre, la lune, 
Aussi se lève en secret à présent ; l’exaltée, la nuit vient 
Emplie d’étoiles et bien peu soucieuse de nous, 
Brille l’étonnante là-bas, l’étrangère parmi les hommes, 
Par-dessus l’arête des monts passant triste et splendide. »

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