Friday, July 29, 2016

J e viens faire pleurer l'acier


Cadeau ! Le texte sublime de Casey (qui fait penser à Une saison en enfer, d’Arthur Rimbaud) de son spectacle du Sujet à vif, à Avignon — grâce à Marie Payen qui, suite à mon appel, y est allé et l’a enregistré et même, ensuite, m'a corrigé mes erreurs d’audition (dissoudre les « digues », évidemment, pas les « figues »…) D’ailleurs, je m’aperçois que mon problème d’audition a comme symptôme de me faire entrendre des f : « foulée » pour « ondée », « enfer » pour « ancêtres », « figue » pour « digue », « foule » pour « fougue » (bon, là, c’est pas la question). F comme femme

« Je suis un volcan. Les sentiments sont des sédiments. J’ai de sérieux traumas cimentés à un estomac sale et incontinent. On me dit : Oublie, laisse tomber, profite du coucher de soleil, de la première ondée, mais l’ulcère est trop profond pour être sondé. J’ai l’échec et des siècles d’ancêtres déchus à prêcher. Mais faut être silencieux ou naître aussi blanc qu’eux pour être apprécié. Ce que je tais, je le garde, résultat la plaie est plus grosse que l’écharde et elle finit par me hanter. J’ai du fiel ampoulé dans ma trachée. Un magma d’hémorragie et un milliard de mollards à cracher. J’ai fait le compte précis de mes contractions : il est égal à leur mépris, manque de compassion et leurs bâtards de chiens lâchés. Je viens faire pleurer l’acier. Libérer ce sang rassis, froissé dans mes veines pleines et encrassées. Je veux dissoudre le béton, les digues, faire fondre les barreaux. Réduire vos pulsations au chiffre zéro avec le poing serré. J’ai des envies de tueur en série. Le franc-parler de ceux qu’on a traités comme des fruits pourris. Moi, ici, je suis la périphérie, je suis la fougue, je suis l’hystérie, je suis la peur. Je suis la frayeur. Je voudrais juste un peu de calme profond et de féerie. »

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