Saturday, July 09, 2016

Je pars de Paris, mais, si je restais — et Paris est un cadeau en été —, j’irais tous les soirs voir William Forsythe, le programme de trois nouvelles pièces à l’opéra de Paris : Of Any If And, Approximate Sonata et Blake Works I. J’ai vu deux fois, j’ai trouvé le truc pour entrer : acheter une place à visibilité réduite à 10 ou 12 €. Quand le spectacle est d’une telle qualité, avoir une place à visibilité réduite importe peu : c’est déjà tellement fou. Sur la photo, vous pouvez voir que, ce soir, j’étais dans une baignoire quasiment sur scène. Je ne peux pas vous parler de ce programme, ça me dépasse complètement, c’est la beauté comme on ne peut même pas l’imaginer. L’impression d’être sur une autre planète, par exemple sur cette exoplanète qu’ils viennent de découvrir qui a trois soleils ; l’année y dure plus de cinq cents ans, un jour dure parfois un siècle et il y a parfois trois couchers de soleil l’un après l’autre et les levers pareil ; parfois aussi l’un des soleils n’est même pas couché qu’un autre est déjà levé, ce qui fait qu’il ne fait jamais nuit ; c’est là que le jour dure le plus longtemps : cent-quarante ans. C’est extrêmement beau. Les danseurs ont la fluidité des plantes, des animaux — quels animaux ? toutes sortes… C’est la nature que l’on peut regarder à travers une grotte. Ce soir, j’étais triste que Baudelaire et Mallarmé ne puissent pas voir ça. Evidemment, larmes aux yeux

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