Tuesday, July 26, 2016

L es Mots en f


Voici le texte qu’il n’était pas anodin d’entendre — en tout cas, pour moi — à Avignon. Il est de Casey, a capella, sa manière compte énormément aussi, bien sûr : elle fait tout un. Elle croit à ce qu’elle dit. Elle est comme Rimbaud (Une saison en enfer), comme l’Homme Moderne. Elle pourrait dire Une saison en enfer, s’il le fallait, dans la cour d’Honneur. C’est Marie Payen qui me l’a enregistré, gratitude. Il y a trois mots en f (« foulée », « figues », « foule ») dont je ne suis pas sûr du tout.

« [Je suis un volcan ?]. Les sentiments sont des sédiments. Tu te sers des traumas sinon t’es un estomac sale et incontinent. On me dit : Oublie, laisse tomber, profite du coucher de soleil, de la première [foulée ?], mais l’ulcère est trop profond pour être sondé. J’ai l’échec et des siècles d’enfer déchu à prêcher. Mais faut être silencieux ou naître aussi blanc qu’eux pour être apprécié. Ce que je tais, je le garde, résultat la plaie est plus grosse que l’écharde et elle finit par me hanter. J’ai du fiel ampoulé dans ma trachée. Un magma d’hémorragie et un milliard de mollards à cracher. J’ai fait le compte précis de mes contractions : il est égal à leur mépris, manque de compassion et leurs bâtards de chiens lâchés. Je viens faire pleurer l’acier. Libérer ce sang rassis, froissé dans mes veines pleines et encrassées. Je veux dissoudre le béton, les [figues ?], faire fondre les barreaux. Réduire vos pulsations au chiffre zéro avec le poing serré. J’ai des envies de tueur en série. Le franc-parler de ceux qu’on a traités comme des fruits pourris. Moi, ici, je suis la périphérie. Je suis la [foule ?]. Je suis l’hystérie, je suis la peur. Je suis la frayeur. Je voudrais juste un peu de calme profond et de féerie. »

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