Monday, October 24, 2016

L ’Esthétique « zéro bavardage »


Le professeur (de danse classique) vient me voir avant le cours, l’œil pétillant : « J’ai pensé à toi, tu as vu la critique du « Figaro » sur Boris Charmatz ? » Non… « Boris Charmatz : un bavard qui n’a rien à dire. » Je ne sais que dire, je dis : « Eh bien, le voilà habillé pour l’hiver… » Un peu plus tard, encore avant le début du cours, je reviens vers le professeur (états-unien) : « C’est peut-être positif : Un bavard qui n’a rien à dire et c’est merveilleux… » Non, c’est négatif. En effet. Mais je lui raconte l’histoire de la critique de L’Eden-Cinéma dans « Le Nouvel Observateur » qui titrait : « Le degré zéro de la mise en scène » faisant référence au livre — célèbre à l’époque — de Roland Barthes : Le Degré zéro de l’écriture ; mais Madeleine Renaud qui n’avait déjà pas ces références-là avait dit : « Oh, Claude, cette fois ils sont vraiment trop méchant avec toi ! », pensant qu’on lui avait mis la note zéro, à Claude Régy. La critique du « Figaro » sauve une pièce de Boris : Enfant — et c’est vrai que c’est une pièce impressionnante, je l’ai vue, moi, dans l’immense blockhaus mis à nu du Quartz de Brest, c’était fantastique. Indépendamment de cette sensation de grande beauté, me reste, très précisément, comme un gag, la manière de Maud Le Pladec, l'une des interprètes : j’ai cru qu’elle allait tuer l’enfant qu’elle manipulait. Madonna. Yves Godin m’a dit que Boris avait beau lui dire de se calmer, rien à faire. Il y a sur FaceBook un Boris Charmatz très seul dont beaucoup de nos amis sont amis et qui a beaucoup d’humour puisqu’il aurait posté récemment :  « Just a remind to all of my kind friends: I am not the French choreographer Boris Charmatz. Just a midwest man that loves cows! »

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