Le soir, Isabelle m'avait reçu en chuchotant : Nico était en train de coucher Malik. Puis : C'est l'enfer, un gamin... surtout lui... on n'en peut plus... Nico n'en peut plus, là... Ça fait trois semaines qu'il est seul avec lui, il n'en peut plus. Je suis venu pour l'aider, mais, moi non plus, là, j'en peux plus... Marie était presque au bord de rentrer de sa résidence de Kinshasa. Isabelle pensait que Malik faisait payer le départ de sa mère. Plus tard dans la soirée, j'avais entendu, de son terrier, vagir ce petit monstre qui mettait à genou père et sœur du père. Il réclamait je ne sais quoi d'une petite voix éraillée de film d'horreur américain. Que sa porte soit plus entrouverte on avait fini par comprendre — et, le lendemain matin, je m'étais réveillé au son du piano juste à temps pour saluer une adorable créature de trois ans, toute habillée, sortie du nid ou du vagin de sa mère toute prête, emmitouflée pour le voyage vers la crèche, qui rituellement jouait du piano (comme chaque matin) et qui m'avait vigoureusement serré la patte quand son père le lui avait demandé — j'étais sous le charme.
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