A cte de poésie
J’adore jouer cette pièce, elle n’est que « faire », qu’« occupation », sans pensée, que fragmentaire, fastidieuse. Ce sont des monuments — qui ne sont rien… Car, voyez-vous, les monuments ne sont rien s’il ne sont pas reliés aux hommes, à leur pauvreté, leur folie, leur immensité de cœur. Marcel Proust auquel je m’intéresse — parce que, comme il est le plus grand écrivain français, il fait apparaître les défauts des autres… — dit dans la Recherche : « Et j’adore autant que vous certains symboles. Mais il serait absurde de sacrifier au symbole la réalité qu’il symbolise. Les cathédrales doivent être adorées jusqu’au jour où, pour les préserver, il faudrait renier les vérités qu’elles enseignent. Le bras levé de saint Firmin dans un geste de commandement presque militaire disait : Que nous soyons brisés, si l’honneur l’exige. Ne sacrifiez pas des hommes à des pierres dont la beauté vient justement d’avoir un moment fixé des vérités humaines. » C’est au moment de la guerre de 14, les destructions sinistres des cathédrales de Reims, d’Amiens et c’est important (ce qu’il dit) parce qu’il compare souvent son livre à une cathédrale… Cathédrale, Bunker, Triangle, Mercure, La Paix, Guetteurs, Rodin, Richard Long, Huddle, Du Guesclin, Citadelle, Bourse du Travail, 14-18, Emoticônes, Château d’Eau sont les monuments de peaux et de tissus que nous traversons… L’art n’existe que comme un moyen, les monuments sont des symboles, la vie vivante des hommes et des bêtes et des plantes, si elle se faufile, elle, n’a pas de monument… Jeudi et vendredi, 19h, au TCI, Paris.
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