Bonjour Frédéric
Et bonne année !
Je t’ai envoyé il y a un moment un e-mail concernant une pièce au printemps mais que tu n’as pas dû voir passé et, bien sûr, aussi, je suis extrêmement déçu que la pièce de Laurent (mon idole, pour moi le plus grand artiste français — et de loin !) ne se fasse pas (j’espère que ce n’est que reporté), mais mon amie Kataline Patkaï chez qui tu vas souvent déjeuner me dit qu’elle t’a parlé des cours que j’ai donnés cet automne Jouer comme Gérard (Il s’agit de Gérard Depardieu plutôt que Gérard Philipe, bien sûr, et parce qu’il dit : « Je ne joue pas, je vis ») et du groupe qui s’est formé et de l’envie que nous aurions d’un prolongement sous une forme ou sous une autre. Si tu aperçois quelque chose d’envisageable avec ton Théâtre de la Commune, eh bien, nous serions ravis,
Yves-Noël
Bonjour Mathilde !
Et puis la bonne année !
Je ne sais pas si tu en as entendu parlé, c’est possible parce que tu entends parlé de tout, toi, mais j’ai donné des cours tout l’automne, un cours régulier tous les lundi et mardi de trois heures dans un café associatif de Pantin (mon amie Kataline Patkaï m’y a invité), des cours que j’ai intitulé Jouer comme Gérard. (Il s’agit de Gérard Depardieu plutôt que Gérard Philipe, bien sûr, et parce qu’il dit : « Je ne joue pas, je vis »). Je suis très fier de ce cours et aussi d’avoir pu m’organiser pour ne pas louper un seul des rendez-vous. Un groupe s’est constitué et on a donné deux représentations, deux ouvertures dans le lieu les 5 et 6 décembre. C’est un cours d’interprétation ouvert à tous, mais beaucoup d’acteurs et trop peu de danseurs sont venus, je trouve (mais aussi, et, ça, c’était super, des cinéastes, des sociologues, des gens des beaux-arts et quelques autres métiers inattendus…) Il y a eu des choses inouïe (Yuika Hokama, une danseuse qui fait L’Amant de Marguerite Duras à tomber à la renverse…) Nous avons envie, Kataline et moi de reprendre l’expérience (volontairement limitée à un trimestre) sous une forme ou sous une autre. Le lieu, c’est le réel, le café Pas si loin dont les vitrines donnent sur le carrefour où toujours tout bouge, « quartier sensible », et d’où nous suivions la lumière du jour descendre pour inclure à nos pensées le crépuscule que j’aime tant (sans allumer l’électricité). (Nous avons commencé en septembre de 18h à 21h et fini en décembre de 14h30 à 17h30.) Je ne sais pas si — mais je me dis, et c’est pour ça que je t’écris, que ça pourrait peut-être intéresser le grand CND voisin que tu diriges. Je ne sais pas sous quelle forme, peut-être vous associer à la reprise de ce cours dans ce même endroit, peut-être en imaginant quelque chose au contraire dans les murs du CND (ce qui attirerait sans doute plus de danseurs), peut-être sous une autre forme que nous n’apercevons pas, ni Kataline ni moi et dont tu aurais, toi, l’intuition…
Kataline me dit d’ajouter à ma lettre qu’à son avis, cette version du café peut être pertinente au sein d'un lieu tel que le CND et que nous pourrions ramener des gens du quartier et de la vie au CND. Travailler au café pour se charger de la substance mais rendre au CND cette chose issue du « sensible » (ce sont ses mots). Et elle t’invite à passer au café (1, rue Berthier, à Pantin).
Voilà, très chère, je suis heureux d’avoir enfin un petit quelque chose à te proposer pour ta très belle nouvelle maison, moi qui voudrais — toujours ! — tant faire pour toi, car tu es toujours mon idole (depuis que je t’ai vue danser — pour moi seul, malheureusement — sur Barbara).
Indéfectible amour,
Yves-Noël
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