Sunday, June 18, 2017

G enèse (12)


« Vous dites, dans Trois auteurs, que vous avez cherché à poser votre voix où Faulkner a posé la sienne, c'est-à-dire depuis le Royaume des Morts, « quelque chose comme le point de vue des anges ». 
— Je devais penser à ce qu’a dit Henri Thomas à propos de la voix, de l'énonciation Faulknérienne. Il dit que si la voix de Faulkner nous souffle tant, s’il nous double tous, c'est parce que sa voix est à la fois inextricablement la voix de l'homme et celle de la femme, et l'une et l'autre non pas dans son versant triomphaliste, revendicatif, qui est toujours ridicule, mais dans son versant coupable, imparfait et se sachant tel. C’est ça sans doute que j'entendais par la voix des anges — une voix qui soit en quelque sorte la voix des deux sexes, avec en plus la voix qui pardonne aux deux sexes d'être séparés et ennemis, c'est-à-dire la voix de Dieu. La voix de l'homme, celle de la femme et en prime celle du mort. C'est ce qui permet à qui écrit de s'arracher à la personne propre, à l'intimisme, au spécifique. »

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