Saturday, June 03, 2017

J eanne Duval ou l’inlassable présence de ce que l’on appelle plus Dieu


J’ai vu un des meilleurs spectacles qu’on puisse imaginer (qu’on puisse rêver). Le spectacle durait trois heures, j’ai tout — tout — aimé, sauf les saluts, conventionnels alors que rien ne l’était dans le spectacle, il aurait mieux valu ne pas applaudir (le dernier mot du spectacle est « Dieu ») car tout y était, dans le spectacle : l’adoration du spectacle et sa détestation (etc.), l’adoration du vrai et sa détestation, l’adoration du faux et sa détestation (etc.), Adam & Eve, etc. Bref, spectacle sidérant dont je serais bien embarrassé de dire la moindre chose. Sauf une chose. Que je peux dire. Ce spectacle est signé Marion Duval, mais il ressemble aussi tout à fait à un spectacle de Marco Berrettini. Tous les deux sont sur scène. Ils sont excellents. Marco est un génie, nous avons grandi avec. Marion, je ne la connaissais pas. Eh bien, je peux dire ça : Michel Houellebecq explique (dans Soumission) que pour qu’un livre soit bon, ce n’est pas important qu’il soit bien ou mal écrit, que, ce qui compte, c’est que l’auteur ait réussi à s’y placer vivant à l’intérieur. Dans son livre. Vivant en entier. Complètement vivant. Comme Montaigne, Proust, Molière, etc., Rimbaud, Chateaubriand (etc.) Eh bien, on pourrait croire qu'avec le spectacle « vivant » ce soit plus évident, cette histoire de s'y placer vivant dedans, dans le mort en fait, eh bien, Marion Duval montre que ce n’est pas si simple d’être vivant dans un spectacle « vivant ». Parce que, elle, elle y arrive, elle, et on s’aperçoit, face à sa virtuosité et à son bonheur de vivre (à elle) — et à  son  honneur —, que c’est vraiment, vraiment rare, en fait, d’être vivant dans un spectacle vivant. Vivant complètement. Comme les bons livres. Exactement. Ce spectacle monumental s’est joué quatre fois au Centre culturel suisse et j’ai eu la chance d’y être invité (à la dernière minute) par un ami, Arnaud Guy (qu’il en soit béni), sinon je n’en aurais jamais eu l’idée. Pourtant, ce spectacle va changer ma vie. J’y ai rencontré au moins une femme vivante, au moins une femme vivante, au...

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