T hanksgiving
Ce matin, le professeur américain de danse classique nous a parlé de cette fête américaine dont c’était le jour : Thanksgiving. On remercie. Et, lui, en nous regardant suer s’est dit ce matin (il nous l’a dit) qu’il remerciait — il n’a pas dit Dieu — il remerciait … de n’avoir plus à faire ces exercices à la barre, de nous avoir, nous, pour les faire et lui permettre d’en vivre, lui, de nos efforts surdimensionnés. C’était touchant. (Le professeur a d’ailleurs été gentil tout le cours.) Plus tard, dans l’après-midi, j’ai été pris par la pluie, aux alentours de la boutique de Jean Colonna où j’avais encore fait une razzia (tous les trois jours maintenant) et je me suis réfugié alors dans plusieurs galeries blanches remplies de fastidieux travaux de sculpture, d’installation et de peinture (sans doute rapportant beaucoup d’argent, les galeries étant opulentes) et, là, j’ai remercié, moi aussi, de ne pas être artiste plasticien pour ne pas avoir à faire des choses aussi pénibles.
Comment, mon Dieu, ne rien faire ?
Je me demandais s’il ne faudrait pas désaffecter les théâtres comme on fait des églises...
« Le monde des hommes apparaît : nous sommes des splendeurs de pacotilles »
« de m’avoir donné des étourdis pour le faire à ma place et me permettre d’en vivre »
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