I l faut
Il faut que tu sois plus proche du poème
Il faut que tu sois plus proche du mysticisme (du secret et de la folie)
Il faut que tu sois plus proche de l’éclat de l’étoile noire
« dans sa traditionnelle presque nudité sombre un peu à la Goya », écrit Mallarmé
Il faut que je comprenne si je t’entoure de vide ou d’un peuplement
Il faut avancer — en secret dans ton cas et, quand je suis là, en oubli du futur : la représentation en son état, sinon je ne me rends pas compte (n’oublie pas que je ne sais pas « diriger » les acteurs (j’aurais tendance à dire comme Hitchcock : «It’s just a movie ! »))
Il faut que tu sois brillant, oui, comme une star naissante
Que le 12 et le 13 mars, plus personne n’oublie ton nom
Il faut éblouir le monde
Il faut que tu te prépares
Le nouveau Delon, le nouveau Brigitte Bardot... il faut que tu apparaisses et qu’on se dise : qui est-il ?
To be AND not to be
(disait Claude Régy)
Il faut que tu sois sans roi, sans histoire, absolument dépossédé de tout, il faut que tu avances dans cette « presque nudité sombre un peu à la Goya » que cite Mallarmé
ou comme Pascal le dit : « Nul homme ne meurt si pauvre qu’il ne laisse quelque chose »
Tu dois, bien sûr, être un guerrier...
YN
« SONNET CXXXII
J’aime tes yeux ; eux me prennent en pitié,
Voyant la façon dont ton cœur me tourmente par son dédain,
Ils se sont vêtus de noir, tout endeuillés d’amour,
Contemplant ma souffrance avec une belle compassion.
Et le soleil de l’aube du paradis fait moins
Pour les joues grises du Levant
Et la grande étoile qui s’élève dans le ciel nocturne
Ne donne pas tant de gloire au sobre Couchant
Que ces deux yeux endeuillés n’apportent à ton visage :
O laisse ton cœur ressembler à tes yeux
Qu’il porte mon deuil à son tour, puisque le deuil ajoute à ta splendeur
Et s’ajuste en tous points à ta pitié.
Alors je jurerai que la Beauté elle-même est noire,
Et que tout ce qui s’en éloigne est laid.
William Shakespeare »
« La divinité gnostique est plus faible que l’homme, elle est beaucoup plus faible que l’homme. C’est ce renversement de hiérarchie. C’est-à-dire que dès qu’on est du côté de la force, dès qu’on est du côté de la puissance, on s’enténèbre. »
« l’action sans vouloir recueillir le fruit de ses actes »
Labels: hamlet correspondance
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