D 'après Pierre Bayard
L’hallucination, sa prégnance dans l’œuvre. La pièce entière est peut-être une hallucination générale (d’Hamlet) comme Twin Peaks peut être vu comme le cauchemar de Laura Palmer. Hamlet a peut-être imaginé les propos de son père, voire sa présence (même si d’autres ont vu le spectre)
« conception de Lacan selon laquelle l’hallucination est ce que le sujet a échoué à symboliser »
une grande partie du premier acte est essence hallucinatoire et nous voyons de ce fait l’histoire avec les yeux d’Hamlet (c’est par la subjectivité d’Hamlet que nous parvient les informations — sauf à croire nous-mêmes aux fantômes
Le jugement sur la folie d’Hamlet : comment trancher à propos d’un personnage qui fait semblant d’être fou ? Ne pas trancher, Hamlet est fou qui fait semblant d’être fou et sain qui fait semblant d’être fou
Acte III 4, l’un des personnages, Hamlet, voit le spectre, tandis que l’autre, Gertrude, ne le voit pas. Donc Shakespeare se donne la liberté, peu commune au théâtre, d’exprimer en même temps les points de vue contradictoires de deux personnages. (Les deux perceptions sont légitimes)
La scène des aveux (invraisemblables) de Claudius en prière est peut-être aussi le produit d’une imagination projective d’Hamlet
Les indices sont en nombre dans le sens de la culpabilité d’Hamlet. 1) son état psychique (hallucinations), puis folie menaçante (six meurtres d’Hamlet dans la pièce) 2) les « aveux » qui parsèment la pièce comme : « Si l’on traite chacun selon son mérite qui échappera au fouet ? »
Ophélie prostituée du père. « Ce faisant, le jeune homme accomplit le même geste de parricide que les fils de la horde primitive dont parle Freud et pour les mêmes raisons : le reproche fait au père de s’emparer de toutes les femmes. Geste si terrible qu’il l’oublie immédiatement, même si son souvenir ne va ensuite cesser de le hanter. »
« celui qu’un fantôme, dans toutes les littératures et les cultures du monde, vient hanter parmi les vivants — et c'est cela même que signifie l’idée de hantise — n’est autre que son meurtrier ! »
Conflit entre le souvenir du meurtre et son refoulement : « Ce qui torture Hamlet, c’est cet atroce secret de lui-même ignoré, mais dont les traces reviennent dès qu’elles parviennent à franchir la barrière de la censure. »
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