J’ai toute ma vie (toute ma jeunesse) assisté à des représentations d’Hamlet, jamais — et toujours — satisfaisantes pour ma naïveté d’enfant. Je n’ai pas vu celle de Klaus Michael Grüber que j’aurais sans doute aimé (dans ma jeunesse — et maintenant encore — j’aime tout ce que j’ai vu de lui). Avec Shakespeare, il y a toujours ce phénomène : comme avec l’Eglise qui, malgré elle, transporte les paroles révolutionnaires du Christ, les paroles qui lui sont contraires, quelque chose de toujours extrêmement vivant passe de Shakespeare malgré ou grâce à la représentation qui l’encombre.
J’ai, presque par hasard, commencé à appeler un premier spectacle Hamlet. Parce que c’est un titre du domaine publique. Et puis ça a été un tel plaisir — le simple plaisir de nommer un spectacle Hamlet ! — que j’en ai fait un autre et puis un autre encore et j’ai promis — c’était facile — que j’en ferais toute ma vie, des spectacles Hamlet. Voici le quatrième, avec encore moins de moyens financiers, raison de plus pour commencer à aller à l’os,
Yves-Noël Genod
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