Tuesday, May 01, 2018

« P lus que théâtral, opératique »


Finalement votre histoire de Mai 68 m'a intéressé sur un point. Un article de « Libé » de lundi 30 avril sur la libération sexuelle (de Catherine Millet) (page 28). Ça, ça me plaît. Alors quelqu’un se sentirait la force de l’apprendre par cœur d’ici lundi (on ferait peut-être quelques coupures, mais, disons, l’idée : l'article dans sa totalité, tel qu’il est diffusé) ? Une seule personne capable de le déclamer très vite et d’une manière très excitée, très sexuelle (les autres sont atterrés, mais oublient vite), peut-être même au micro (avec un long fil) et très fort. Peut-on avoir ce micro au fil immense ? Ou plutôt, non, l’acoustique est très bonne, mais alors avec plein d’énergie (à la Depardieu, quoi), d’une manière très théâtrale, très vivante, très sexy. Quand je dis « sexy », je pense garçon — parce que j’ai un métabolisme bizarre : j’aime les filles, mais je suis amoureux des garçons. Mais ça peut aussi bien sûr être une fille (comme Catherine Millet en est une), mais QUI N’AIT PAS FROID AUX YEUX — et j’ai un exemple que je viens de découvrir, mais vous la connaissez peut-être (il y a quelques extraits de ses spectacles sur le Net) : Blanche Gardin, elle est démente, hyper intelligente, c’est mon idole depuis quelques jours. Tant qu’on en est à recommander des choses, un film que j’ai ADORE, c’est Mektoub, my love de Abdellatif Kechiche, sidérant ! on ne peut pas mieux ! hâte de le revoir. C’est très rare (pour moi), la sensation de vivre avec les personnages comme s’ils étaient réellement, à proprement parler mes amis. Mieux jouer, on ne peut pas. Lumière sublime, il faut dire. Il y a aussi les rétrospectives Fassbinder, je ne sais pas si c’est à Nantes, rien à voir, mais ça vaut le coup (je n’en ai pas encore revus, cela dit). Beaucoup de choses, alors je ne sais pas quoi recommander… Les Larmes amères de Petra von Kant ; Martha… Non, finalement, laissez tomber Fassbinder, je viens de visionner un petit docu sur Les Larmes amères, c’est trop pédé, trop kitsch, ça ne nous aiderait pas. C'est bon pour Tanguy, mais, pour nous, totale fausse piste. Cocteau et la clique : tout ce que je hais. A propos de la musique, peut-être… Dans le docu, il est dit que le dispositif que met en place Fassbinder est « plus que théâtral, opératique » (et qu’à travers l’archi-faux, l’irréel « il atteint une vérité, une pureté du sentiment qu’on ne trouve peut-être qu’à l’opéra »). Voilà, vous avez les deux extrêmes, Fassbinder et Mektoub, my love. Eh bien, nous, c’est pas Fassbinder (ça, Tanguy Bordage le fait bien mieux que je ne le ferais), nous, c’est Mektoub, my love (et je ne sais pas comment faire). Voilà. Que du vrai et on s’en fout de la représentation. Pourquoi ? Parce qu'on ne veut pas montrer ce qui est affreux dans la vie (par exemple, pour Fassbinder, les relations de dépendance, sexe, travail, drogue, alcool, aliénation sociale). Non, moi, je veux montrer l’exact contraire : le bonheur. Beaucoup plus réel, pour moi, en vérité, que l’enfer. Donc la question de la musique. Difficile. Evidemment tout serait beaucoup plus facile avec de la musique (bien choisie). Mais, si on enlevait la musique et qu’on y arrivait quand même ? — Yvno

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