Tuesday, July 24, 2018

L 'Argentin


J’ai été émerveillé de voir débarquer Francisco (mets ton nom, ici) dans le workshop que j’ai donné à l’Ecole d’art de Cergy-Pontoise en février dernier (mets la date, je ne me souviens plus, peut-être en janvier ?). Pour tous, c’était une terra incognita — beaucoup, d’ailleurs, ne faisaient qu’y jeter un œil, par la porte laissée ouverte —, mais, pour Francisco qui venait directement d’Argentine et presque à sa descente d’avion, il semblait qu’il s’agissait d’eau et qu’il y était à l’aise comme on dit d’un poisson. Il jouait comme Gérard Depardieu dit qu’il faut le faire, comme respirer, comme vivre, « Moi, je ne joue pas, je vis ». Dans le difficile comme dans le facile, il était toujours dans le facile, c’est-à-dire qu’il comprenait qu’il faut s’habiller de soi-même, ne pas avancer couvert mais ouvert et que c’est la seule chance de rencontrer le présent, le moment. Il jouait avec tous ceux qui se présentaient comme s’il les connaissait depuis toujours. Il venait d’arriver, mais l’instinct était pur, animal, en même temps discret, léger comme un enfant. J’ai adoré travailler avec lui. C’est de lui dont j’ai gardé un souvenir inoubliable,  
Yves-Noël Genod  

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