L ’Industrialisation de la vision
Cher Théo, comme c’était dur d’accoucher et pour si peu de résultat le commencement d’un toucher à ton texte, mais il y a, dans ce peu, une réussite, je la vois en retrouvant plus fort maintenant les grands ainés, Racine, Guyotat (dont je lis le livre nouveau, Idiotie) : comme un approfondissement de la littérature, de ma perception de la littérature dont ton texte a été et continue d'être l’une des portes, celle que je pouvais prendre.
Je repense à toi aussi en retombant sur ce vers de Mallarmé : « Comme mourir pourpre la roue ».
Je repense à toi en continuant de travailler à la dramaturgie de ton texte (à ce qu’il me révèle), en lisant, par exemple, La Vitesse de libération, de Paul Virilio, en particulier le chapitre : « La convoitise des yeux ». « La vision n’est plus la possibilité de voir, mais l’impossibilité de ne pas voir » (le défilement optique ne cessant plus). Et cette phrase, déjà, du prophète Franz Kafka : « Le cinéma, c’est mettre un uniforme à l’œil ». « A l’époque où chacun s’interroge à juste titre, dit encore Paul Virilio, sur la liberté d’expression et le rôle politique des médias dans notre société, il paraît souhaitable de s’interroger aussi sur la liberté de perception de l’individu et les menaces que fait peser sur cette liberté l’industrialisation de la vision. »
T’embrasse,
Yvno
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