R etour aux Roches Roses
Il n'est pas sûr que Merce Cunningham n'ait jamais eu quelque chose à dire sur la danse qu'il n'ait pas dite… par la danse. C'est ce qu'il fait remarquer, en tout cas — et non sans humour —, aux journalistes. Voilà qui a pu séduire Yves-Noël Genod qui ne s'intéresse — mais avec passion — qu'à ce qui n'a pas de sens. Pas de sens prédéterminé, pas de vision morale, pas d’« idées sur la chose », au sens — et, bien sûr, c'est encore un sens — de Wallace Stevens : « Not ideas about the thing, but the thing itself » ou à celui d'Anton Tchekhov s'exclamant (dans une lettre) : « il serait temps que les gens qui écrivent, en particulier les artistes, reconnaissent qu'en ce monde on n'y entend goutte. » (Oui, à toute les époques, l’art — qui améliore — a eu à lutter contre la politique — qui détériore.) Si Merce Cunningham parle, c'est, par défaut, de ce qui ne s’énonce jamais, sauf de rares fois, dans la poésie. Ainsi Yves-Noël Genod offre un spectacle dont il ne saura rien par avance, un « accident », une « conversation », dit-il, sous l'égide d'un jeune homme de cent ans, Merce Cunningham, qui invite non pas à regarder la danse, mais à se l'imaginer...
Labels: cunningham
0 Comments:
Post a Comment
<< Home