Saturday, September 28, 2019

L ivre intérieur


Jocelyn est venu me voir, il m’a dit qu’il en était à 2019. Hâte de te dire mes derniers mots sur ce blog… Ça, c'était écrit hier. Je reprends. C’est aussi son anniversaire (mais il ne ne le dit pas, je m’en aperçois après son départ en allumant Facebook). Je lui parle de la baisse du QI des jeunes (à cause des écrans). Il dit (lui) : « Ce qu’a généré le numérique, c’est la peur de faire une chose (de ne faire qu’une chose), une sorte d’addiction à la superposition ». Il ajoute : « La sensation d’ennui est presque intouchable, maintenant ». Il parle de Lia Rodriguez qu’il aime beaucoup. Il voudrait un objet souple et qui se mette à plat (quand on l’ouvre). Comme un Pléiade. Le livre devrait faire entre 6 000 et 7 000 pages. Il me fait réaliser la hauteur que ça représente (il me semble qu’un Pléiade peut contenir 1 000 pages), il met la main pour montrer. Ça ne ressemble pas à un livre. Mais à un bloc. Le blog. Souple. Comme un livre. J’ai envie de réécrire dans ce blog avant de mourir. De retenir un journal. C’est si paresseux, la vie — et l’absence de vie. C’est si paresseux même l’oubli. Et l’amour, est-ce qu’on en parlera ? Je lui dis — parce qu’il fait mine de me supplier de ne pas me déchaîner sur le blog maintenant que je sais que c’est la fin (il ne m’avait pas dit qu’il avançait pour pouvoir me rattraper). Je lui demande si je pourrai mettre mes poèmes, en final, que depuis quelques temps j’écris à côté — à cause d’un ami qui m’avait dit : garde un JARDIN SECRET. Je ne me rends pas compte comme cet homme me connaît. Je feins Alzheimer. Quand on a Alzheimer, feindre Alzhei...

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