Wednesday, May 27, 2020

L 'Acteur démuni


Voilà, j’ai enregistré qqch. C’est pas très bon. A ma décharge, le texte est mal écrit, comme c’est souvent le cas (mais pas toujours, bien sûr, certains textes sont écrits par François Bon, par exemple) dans ce livre. En allant vite (c’est un voisin qui m’a enregistré hier soir, il n’était libre que là), je n’ai pas lu avant les instructions d’Arthur qui préconisait des arrangements pour rendre le texte plus oral et aussi des coupes. C’est d’ailleurs ce que j’avais fait pour le texte sur les Demoiselles d’Avignon de la Ruée, lui aussi bien mal écrit : je l’avais vite transformé en en donnant les informations à l’oral, à ma manière, et en en rajoutant d’autres. Alors, là, il y a tout, c’est-à-dire aussi des parties ennuyeuses. Ce n’est pas grave, je trouve. C’est comme ça. Et j’ai rajouté quelques anecdotes qui rendent peut-être un peu moins indigeste ce qui ne se cache pas de l’être. Donc il faut l'auditeur patient. Ça dure vingt minutes. On a enregistré une autre version plus courte, plus efficace (le texte plus connu) que j’ai rejetée ; celle-ci, la première, étant, somme toute, la plus vivante, même avec mes archi faiblesses comme ma pauvreté d’ambition de carrière. Marguerite Duras ne supportait, elle non plus, que la première lecture, celle de la découverte, celle qui montre l’acteur démuni et faible face à l'écrit. Là, la découverte révèle en même temps que ma faiblesse, celle du texte — mais c’est pas plus mal de ne pas cacher les choses. Bien sûr, on aurait pu plus travailler, mais, bon, pas le temps puisque je me suis mis en retard… Je passe à Rennes tout-à-l’heure, j’essayerai de vous déposer le mp3 — si je n’y arrive pas, chère Agathe Bataille, je vous l’enverrai demain par WeTransfert. Merci, 
Yves-Noël



Voilà, j’ai envoyé par WeTransfert. C’est pas mal, je trouve, à la réécoute (malgré ou à cause de tous les défauts). Je pense qu’il faut garder l’enregistrement dans son intégralité — pour le comprendre (pour le comprendre en train de se faire, dans le savoir et le non-savoir, le déchiffrement). C’est ce qui donne le sens, cette faiblesse. Aucune pureté de rien, ni l’article ni le sujet ni l’« interprétation » n’ont de sens en soi, tout est faible, mais à travers cette faiblesse assumée, rendue visible, quelque chose peut-être a lieu, aurait lieu, si l’auditeur s’y ajoutait. 
Si ça ne convient pas, je pourrais refaire quelque chose de plus synthétique (dans le sens que disait Arthur, le raconter à ma manière — plus, disons), mais je ne pourrais m’y mettre que lundi soir ou mardi prochain — et, malheureusement, sans aucune garantie que nous arrivions à mieux…
Pour la bio, voici ce que j’ai réécrit :  
Yves-Noël Genod est un comédien qui, quand il fait des mises en scène, reste comédien. Il se présente lui-même comme un « distributeur » de spectacle, de poésie et de lumière. Il n’invente rien qui n'existe déjà. Il regarde se former, souvent avec d’exceptionnels interprètes, les spectacles dont il rêve. Parmi ces interprètes, citons, notamment : Jeanne Balibar, Audrey Bonnet, Jonathan Capdevielle, Valérie Dréville, Thomas Gonzalez, Nicolas Maury, Kate Moran, Marlène Saldana, Thomas Scimeca, Manuel Vallade...  Il a « fabriqué », depuis son premier stand-up en 2003, En attendant Genod, plus d’une centaine de spectacles (et un nombre non répertorié de performances), dont Le Dispariteur, spectacle en partie dans le noir total, a fait manifeste. Au TNB, Yves-Noël Genod a présenté lors du Festival 2018, également dans le noir total, Rester vivant (d’après Charles Baudelaire) et a créé cette saison, avec la promotion 10 de l’Ecole du TNB, J’ai menti (d’après Anton Tchekhov) dans le cadre du projet Une saison à l’Ecole.
Attention, de bien mettre les italiques aux titres des spectacles : En attendant Genod, Le Dispariteur, Rester vivant, J’ai menti 
Au plaisir, Agathe Bataille, portez-vous bien, 
Yves-Noël Genod

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