Détective (en ce moment sur Netflix) est mon film préféré de Godard — est-ce parce que je n’aime pas tant que ça Godard ? J’apprends que c’est un film de commande non écrit par lui. Il faudrait que j’en revois d’autres, A bout de souffle, par exemple, ça doit être pas mal. (Etc.) Je vous salue Marie, etc. Mais je n’ai pas pu revoir Pierrot le fou, Karina souffre trop, prisonnière (de son amour). Belmondo est irrésistible, mais il profite de la souffrance de Karina pour affirmer sa liberté (lui, il ne couche pas avec le réal’). C’est hard, je trouve. Pourtant le début est magnifique… Dans Détective tout est nul, mais dans une unité fabuleuse, fascinante, c’est comme l’India Song de Godard, ce film. Les acteurs arrivent à être dans le même ennui du début à la fin du film. L’unité de lieu est sublime ; évidemment ça doit aider — comme un documentaire sur cet hôtel, cette époque, ce moment, ce quartier, cette ville, « car les grandes villes, Seigneur, sont maudites », sur cet hôtel (à ce moment) dans lequel on a juste ajouter des acteurs pour faire peut-être, là-aussi, non pas un film, mais un documentaire sur un film. On sent que l’hôtel continue de vivre comme si de rien n’était, que le monde continue d’aller à sa perte : la seule politique, comme disait Duras. Je pourrais regarder ce film pendant des heures (c’est ce que je fais), il est mortellement ennuyeux et mortellement décevant — comme un chef d’œuvre. Je veux dire : incompréhensible, oui, comme un chef-d’œuvre…
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