Monday, January 25, 2021

S ans moi


Merci !

Oui, je me reconnais dans ce que tu écris…

Je reconnais que je m’appuie sur ça (en tout cas consciemment) pour jouer… ce rapport de confiance avec le réel et l'instant. Mais j’aime, comme metteur en scène, travailler avec des interprètes que j’admire, ce qui veut dire que je les admire parce que je ne sais pas comment ils travaillent. Et je les voudrais intacts de mes blabla… comme des ready-mades… Bien sûr, avec vous, c’est une école, alors j’ai un peu parlé (et j’ai ce défaut), mais je cherche des gens plus forts que moi, dans le sens que je ne pourrais pas les déformer— et plus on travaille sur des choses fines, plus c’est important, cette question de la déformation — comme dans l'infiniment petit où la simple action de regarder déforme et empêche la chose. Bon, bien sûr, il faut quand même qu’il y ait un échange entre un interprète et moi (que je n’ai pas l’impression de parler dans le vide), sinon je ne vois pas l’intérêt. Mais s’il y a respect mutuel (ou désir ?), je ne veux pas savoir, je veux que l’interprète reste le plus libre possible, c’est-à-dire libre aussi de ce que je propose, absolument personnel, pas du tout en train de « faire », mais d’être au plus près de sa vie inconsciente, sa vie réelle, onirique. C’est tellement magique, une personne. En fait, je crois qu’il n’y a qu’une fois que j’ai vraiment «  travailler » un interprète, mais c’est parce qu’il était jeune, surdoué, d’une immense ambition, fragile aussi de tout ça — et que je sentais qu’il fonctionnait comme ça (par le coaching) ; là, je l’ai poussé… mais c’est seulement une fois (pour un très beau résultat, cela dit). Tous mes autres travaux : le réel, c’est-à-dire uniquement que les gens existent dans l’espace, seule exigence, et leur rêverie — sans moi — moi : spectateur… 

T’embrasse, 

Yves-No

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