Toucher le cœur des gens
Yves-Noël, je voudrais essayer de vous dire à quel point j'ai été bouleversée par les quelques w-e passés à danser au Carreau. Tenter de traduire cette liberté impensable, inespérée et cette douceur sans nom, seulement des caresses dans l'air.
Je voudrais me souvenir de tout, des échauffements de l'âme plutôt que des corps. Entrer en communion à ce moment là, c'était comme respirer le lait maternel : nourrissant jusqu'à l'ivresse. Re-boire les vers de Baudelaire qui se pâment dans l'onde, recevoir comme un boomerang l'autre fête au centre du vide de Roberto Juarroz, et même entendre les multiples visages, désaccordés, de Delon (qui remonte fissa dans mon estime amusée). Me souvenir encore du respect, profond, des balayeurs de la liberté. Il ne s'agit pas de prendre le pouvoir, mais de vivre pendant le voyage.
J'ai enregistré des morceaux de votre barre, à l'âme, donc. Je les garde bien au chaud, pour les jours perdus de solitude, qui ne manqueront pas de venir (on ne peut pas vivre dans les sommets sans appréhender la redescente). Quand une telle fulgurance nous traverse, on peut se sentir secouée comme une boule à neige et avoir besoin d'un temps de pause pour que les particules d'émotion retombent au sol. Mais en vrai, on se recompose autrement, plus riche, plus sensible et plus reliée aux cœurs des choses.
Merci à vous.
Merci !
Je crains qu’on vive des temps difficiles…
On a eu de la chance d’avoir ce Carreau…
Il va nous falloir des forces pour s’inventer ce même présent dont on a besoin — à défaut du futur qui sera pire si j’en crois les journaux (aujourd’hui, par exemple) et du passé de la nostalgie…
Souhaitons-nous courage les uns les autres !
Yves-Noël
Labels: carreau correspondance
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