B raquer Poitier, de Claude Schmitz
Ton film est sublime, nous l’avons vu hier soir avec mon amie — coiffeuse — à Nantes. Je ne sais pas comment il est fait, il est si singulier. Du coup, je n’ai pas voulu enchaîner avec l’autre (plus ancien ?) qui doit être sur les mêmes principes, j’imagine, mais justement : de peur d’y repérer des principes. Là, je ne reconnais rien. Simplement — et c’est ce qui me fascine —, c’est que « tu approfondis du monde », c’est la formule qui m’est venue, oui, il y a une espèce d’approfondissement de quelque chose de très particulier et que j’ai nommé « du monde ». Bon, bref — et on s’est passé plusieurs fois le clip sublime de la chanson de Jacques Brel, mon amie voulait l’écouter en vrai, je lui ai dit : Non, c’est beaucoup moins beau par Brel ». Alors on l’a réécoutée comme ça plusieurs fois et c’est inoubliable. Mais tout est inoubliable, franchement, dans ce film. Il y a très peu de « film », d’ailleurs, vraiment peu, et beaucoup de « vrai », beaucoup de débordement du film, en fait pratiquement que du débordement, n’est-ce pas ? et en même temps si maîtrisé, si confiant. Un chef-d’œuvre, vraiment, c’est-à-dire un film dont on (je) ne sait (s) pas comment il est fait, comment il fait pour accueillir quelque chose de si nouveau, qui ne ressemble à rien de ce que je connaissais jusque là du cinéma, un film vraiment « personnel ». L’enchâssement des « deux » films, aussi, virtuose, jamais vu, Duras aurait adoré, très onirique. Bref, ce qu’on rêve que nous donne le cinéma de rêve...
Yves-Noël, trop heureux de te lire... évidement tu as tout compris... précisément quand tu dis que tu es face à de l’inconnu ou lorsque tu parles d’un film qui « approfondit du monde ». C’est tellement beau comme formule. Comme ton message me touche... c’est très important pour moi ton regard sur les choses. Tu es un poète, c’est tellement rare. Néanmoins, jette un œil à l’autre film à l’occasion. C’est différent, même si... Et puis surtout, cette fois, il y a Barbara... Je t’embrasse et garde ton mot très très précieusement...
Labels: correspondance
0 Comments:
Post a Comment
<< Home