V ersion pirate
J’avais vu une expo Jean-philippe Delhomme au musée d’Orsay. Un coup de bol, je passais par là et comme c’était proche de la fermeture, ils m’avaient laissé entrer. Mais j’avais eu le temps aussi de voir les Manet. Sauf le Déjeuner sur l’herbe, je ne l’avais pas trouvé (et personne pour demander). J’avais pris un Lagavulin avec Philippe Tlokinski à l’hôtel de l’Echiquier. Philippe n’était plus le jeune premier que j’avais connu, mais je l’aimais encore — à moins que j’aimasse ma jeunesse (perdue). Mais j’avais immédiatement imaginé un spectacle avec lui. Dont le titre aurait pu être : Hôtel de l’Echiquier. Il s’agissait pour lui de parler polonais. Ça durait deux heures et c’était ça, sans sous-titres. Il pouvaient improviser (ou écrire) ce qu’il voulait, changer le spectacle d’un jour à l’autre. Peut-être devait-il s’adresser toujours à l’éventuelle Polonaise (ou Polonais) qui allait comprendre son message. Tout son travail aurait consisté — pour tous les autres — à ce qu’il n’y ait pas de message, tâche ardue. Surtout à cette époque où il fallait un message « politique » (sans qu’on comprenne jamais à quoi ça servait). Mais, là, tout le contraire, du vrai théâtre, du vrai poème. De toute façon, le théâtre que j’aime — et ce sera pour toujours — était le mien : le poème. Et quand c’était celui des autres, il se pouvait que ce soit aussi le poème. Et maintenant, je lisais Michel Houellebecq. Zakari m’avait procuré une version pirate (peut-être un peu inexacte) de ce livre qui ne sortait que vendredi : j’allais prendre de l’avance
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