Monday, January 03, 2022

T otale innocuité du genre


« Je me plains pas du fait qu’un livre n’a jamais changé le monde, enfin, qu’un roman n’a jamais changé le monde, quoi. »

« Les gens vont juste lire des livres. »


« ce que je demande moi aussi à la lecture, c’est-à-dire offrir une alternative au monde »


« c’est ça la puissance de la littérature, hein, c’est pas… Elle est énorme (parce que je pense pas qu’autre chose qu’un livre pourrait produire ça), mais elle incite pas à changer le monde, non »


« Les Occidentaux contemporains ne parviennent plus à être des lecteurs ; ils ne parviennent plus à satisfaire cet humble demande d’un livre posé devant eux : être simplement des êtres humains, pensant et ressentant par eux-mêmes. »


(Un outil de déconnection par rapport au flux)

« Il faut être seul à certains moments. Et le livre permet ça. Je prends un livre, je lis, quand je veux j’arrête — et je fais autre chose, enfin, je suis pas relié à un flux. Et c’est vrai que… Je parle de tout ça, mais, en fait, tout ça, dans une certaine mesure, a déjà été exploré par les auteurs de science-fiction d’il y a cinquante ans : les êtres qui sont incapables de sortir du flux, qui sont incapables d’être, en fait. »


« Je peux dire un truc un peu théorique ? Un autre auteur dont je n’ai pas encore parlé, et ce n’est pas absolument pas normal, c’est Schopenhauer ! Schopenhauer [1788-1860] distingue trois catégories de tragédie. Celle où la situation tragique est créée par des circonstances exceptionnelles ; celle où elle est créée pas des personnages d’une exceptionnelle méchanceté ; et enfin celle où ni les circonstances ni les personnages ne sont exceptionnels, mais où la tragédie est produite par la simple existence des choses. Une situation tragique qui suppose des personnages plutôt sympathiques, de bonne volonté, voilà ce qui lui paraît la forme suprême de tragédie. Et je suis entièrement d’accord ! »


« On n’arrive jamais à imaginer à quel point c’est peu de chose, en général, la vie des gens, on n’y arrive pas davantage quand on fait soi-même partie de ces « gens », et c’est toujours le cas, plus ou moins. »


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