C e qu'il en reste
Yves No,
je lis les différentes posts que tu publies, et je suis tes annonces de spectacle etc. Je me déplace guère, je ne bouge pas, je reste sous mon toit ou presque.
Voudrais-tu me redonner une adresse postale pour que je t’envoie Au bar du Kong. Je sais bien que tu n’aimes pas le texte au théâtre, à part les textes classiques peut-être?
Ça me fait plaisir de t’envoyer ces 30 pages de texte plus ou moins en forme de dialogues, modulables et interchangeables. Il s’agit de paroles d’êtres en réserve !
Je ne sais même pas si tu réussiras à lire ces pages un peu genre ''pièce de théâtre'' comme on disait ?
Ce n’est pas grave si tu n’aimes pas. Je t'envoie ça par retour de courrier !
Je t’embrasse,
JP
Ah, mais si, je veux bien, cher Jean Pierre ! Le problème (mais peut-être pas si c’est 30 pages), c’est que rien ne rentre dans ma boîte aux lettres, pas les livres en tout cas… Dominique Fourcade s’est d’ailleurs plaint il y a quelques jours de voir son dernier livre retourner, il croyait que j’avais changé d’adresse. Non, mais quartier sinistré, je ne reçois jamais de colis… 8, rue Jacques Kablé 75018. Envoie plutôt par mail, si tu as…
YN
Bonjour Yves No,
Je t'ai envoyé par poste la version papier et je t'adresse en pièce jointe une version numérique.
Comme ça tu devrais en recevoir au moins une et même les deux !
amitié,
JP
Merci, j’ai reçu aussi par la poste, je viens de rentrer et je viens de le lire. Et je trouve ça très bien. Très bon. Je ne sais pas si ça peut se faire au théâtre (si ça pourrait avoir un intérêt), c’est « genre pièce de théâtre » mais plutôt comme on le disait des films de Rohmer (que sans doute personne n’a songé à à adapter au théâtre). Mais, franchement, c’est un très beau texte (je le donnerai à Stéphane). Oui, c’est vrai, ça pourrait intéresser des jeunes d’école de théâtre, mais comment le leur transmettre ? J’avais fait un spectacle, La Beauté contemporaine, avec ces jeunes gens (par exemple, Nine d’Urso, la fille d’Inès de la Fressange). J’en ai rencontré tout un tas récemment de l’Ecole du Jeu (à Barbès), mais plus transgenres, enfin, queer, ou je ne sais pas comment on dit, fluides… (eux peut-être plus proches de Rauque la ville). Il y avait aussi ce garçon, Bartholoméo, je crois, copain à l’époque d’une fille de la Beauté contemporaine et que j’avais revu plus tard dans une merveilleuse scène de boîte qui me fait justement penser à ton Kong. C’est drôle, j'ai pensé que tu avais inventé le lieu et, non, je tombe directement dessus… Je vais demander à mon amie Dominique Issermann si elle ne veut pas m’y inviter… Par Dominique, on pourrait retrouver Bartholoméo (s’il s’appelle comme ça).
Mais, en tout cas, ton texte est très beau, magnifique. La reconnaissance et puis la plasticité — et les répétitions, les scènes de miroir vaines et lancinantes — et l’eau de la Seine…
Bien sûr, je souligne « Je suis déterminé à agir par le sourire ».
T’embrasse,
Yves-Noël
Merci pour ton message et pour ce que tu me dis de ce Au bar du Kong. J'en suis très touché.
Je n'y suis allé que deux fois je crois, il y a longtemps, et je crains que tu ne retrouves pas en y allant la description que j'en fais. J'avais beaucoup aimé ce lieu et aussi les personnes que j'y avais rencontrées.
Je ne sais pas non plus si ça pourrait se faire au théâtre. Et je comprends bien qu’entreprendre ces dialogues n'est pas dans la ligne de représentation que tu développes.
En même temp, tout peut se faire au théâtre, non?
L’intérêt serait de faire entendre le texte et de l'habiter? En l'écrivant, c'est le texte qui m'a mené à visiter ce lieu malgré tout imaginaire... Les personnages s'auto-produisent. Ils décident pour nous! On ne peut que les suivre.
Je te remercie de le donner à Stéphane si ça peut l’intéresser.
Je ne savais pas que tu avais fait un spectacle avec ce beau titre La Beauté contemporaine. Pas vu passer l'info.
Je t'embrasse, JP
Tout peut se faire au théâtre, mais il y a des choses plus difficiles que d’autres ! Il faudrait forcément trouver des gens très beaux — et ça aussi, c’est difficile (les plannings !)… Il faudrait que j’aille voir le lieu, quand même, parce que peut-être que ça pourrait se jouer là… Il vaudrait mieux faire un film, quand même… Tu aurais beaucoup aimé La Beauté contemporaine. Voilà ce qu’il en reste,
YN
Labels: correspondance
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