Friday, December 02, 2022

H orreur


« Regardez le Canada, où l’euthanasie est devenue légale en 2016. Moins de deux ans plus tard, la Cour supérieure du Québec a jugé que la notion de maladie en phase terminale dans la loi canadienne est discriminatoire et, donc, inconstitutionnelle.

Pourquoi n’autoriser l’euthanasie que pour les patients en phase terminale, qui ont déjà accès à un éventail toujours plus large de soins palliatifs, alors que les malades chroniques peuvent souffrir plus intensément et beaucoup plus longtemps ? En 2020, nous avons décidé d’inclure également les malades psychiatriques. Cette pente glissante se pare des atours de la justice, de sorte que les prochaines étapes sont facilement prévisibles. Pourquoi seulement une mort assistée pour les personnes souffrant d’une maladie, et pas pour celles qui souffrent du manque de sens, de marginalisation, de la solitude, de la vie elle-même ?

Voilà le paradoxe de la légalisation de la mort administrée : ce qui est perçu comme une occasion bienvenue par ceux qui sont attachés à leur autodétermination devient rapidement une incitation au désespoir pour les autres.

J’ai vu littéralement des centaines de rapports d’euthanasie dans lesquels le souhait de protéger ses proches de l’agonie, de leur éviter d’être témoins de sa souffrance ou de devoir porter le fardeau des soins était l’une des raisons, sinon la raison essentielle, de demander une mort administrée. Dans une société où l’aide à mourir est accessible, les gens sont confrontés à l’un des choix les plus déshumanisants qui soient : est-ce que je veux continuer à vivre ou est-ce que je veux mettre fin à mes jours ? »

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home