Laure, je voulais raconter comment ça c’est passé, ça m’est revenu. Je passe sur tout le cauchemar de toute ma vie, bon, ça, plus tard, il faudrait un livre, une confession. Mais l’année dernière, au festival du Cinéma du réel (que je suis de nouveau en ce moment), on a projeté le film de Claire Simon sur l’hôpital où j’ai vu que mon ami Nicolas Johnson était devenu — je savais que de dentiste il avait repris ses études pour devenir médecin, mais je ne savais pas qu’il était devenu médecin justement pour les trans (dans cet hôpital). Il m’a dit de l’appeler pour prendre rendez-vous. A l’époque, j’en avais déjà parlé à ma copine, je lui avais dit que j’allais peut-être devenir une fille et elle m’avait répondu : « Je préférerais que tu deviennes un garçon ! », ça m’est revenu, ça aussi, j’en parlais dans mon dernier spectacle. (On n’en est pas tellement plus loin actuellement…) Et puis Nicolas Johnson ne m’a jamais donné de rendez-vous, sais pas pourquoi, malgré plusieurs messages, il ne me répondait que quand il était en Grèce pour me dire de le rappeler à son retour, il est vrai que je ne suis pas passée par les canaux officiels… Et puis, donc, en septembre, il y a eu la rencontre de cet étudiant de l’école du TNB qui avait toute l’apparence d’une fille et qui s’appelait Lucille, mais : il. Et j’ai vu sur le site du ministère qu’on pouvait changer la mention du sexe dans les actes de l’état-civil sans nécessairement avoir subi un traitement médical ou avoir été opéré. J’ai donc décidé de commencer ma liberté par là…
Au plaisir, Laure,
Marie-Noëlle
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