Sunday, September 01, 2024

L es Dégats, les vieillissements de l’été dans les miroirs parisiens


Je suis rentrée hier, j’étais partie le 9 juin. La pollution à l’arrivée du double TGV rempli de vacanciers, des vrais, des gens jeunes et heureux, à tu et à toi avec la société ; la société, ils ne l’interrogent pas, ils sont heureux — et jeunes ! Je crois que je ne vais pas parvenir à respirer. Mais je sais aussi que c’est une question d’habitude, ça mettra 2, 3 jours. Je me dis que c’est la gare, que ça va aller mieux quand j’en sortirai. Et, en effet, dehors, c’est un peu mieux. Il a plu, il y a une vilaine lumière luisante, quelques figures parisiennes errantes (parmi lesquelles je m’inscris illico). Je laisse passer les bus parce qu’on m’y annonce un tarif de 5 €. C’est l’augmentation dû au JO, je n’étais pas au courant. Mais qui monte encore dans un bus à ce prix-là ? Du coup, je fini par prendre un taxi, 30 €. Oui, mais c’est un taxi. 25 € finalement ça me coûte si on enlève les 5 €. Et puis c’est un pauvre qui conduit, un émigré, j’ai l’impression de faire une bonne action. Il parle faiblement le français, cherche la grammaire, le vocabulaire, parle bas, mais il parvient, si je me penche vers lui (j’ai la fenêtre ouverte), à m’entretenir à peu près de choses dont les chauffeurs de taxis entretiennent leurs clients. En gros, les temps sont durs, les taxis ont fait moins d’argent pendant les JO que l'été 2023, etc. J’avais lu ça déjà, je ne peux qu’acquiescer, compatir… 


J’arrive dans ma double chambrette, suant, grimpant de nouveau les 6 étages, j’ouvre toutes les fenêtres très vite pour survivre à l’antimite dont j’avais gonflé l’apparte. Je trouve une boîte de sardines, un paquet de chips, ce qui me réjouit. Je retrouve surtout l’incroyable remplissage qui m’étonne. Mon sac est gros, est lourd, mais il y en a 100 fois plus chez moi. Chez moi ! Quelle impression. Toute naturelle. Je réussis à regarder un film que j’aime, un d’Audiard que je ne connaissais pas avec Annie Girardot sublime : Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! J’adore. Je me demande pourquoi je n’aime que les acteurs anciens ; je ne connais pas les nouveaux, en fait. Je connais Marina Foïs, quand même. Je dors les fenêtres grandes ouvertes, c’est de nouveau l’été. Le matin, j’enlève mes boules Quiès et je dors encore. J’entends des oiseaux parmi la rumeur calme d’un dimanche à Paris : septembre, les gens heureux, relativement heureux


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