Une critique d'Hamlet de Jérôme Delatour
♥♥♥♥ Yves-Noël Genod, Hamlet : les textes font de la résistance.
Yves-Noël Genod a mis un mois pour peaufiner ce foutoir innommable. Moi qui bilais de n'avoir pas passé l'aspi chez moi, me voilà rasséréné. Mais qu'on ne s'y trompe pas : certains accessoires clefs figurent en bonne place. Un tee-shirt Rimbaud à l'extrême gauche, l'Ulysse de Joyce en poche écrasé par terre devant le premier rang, une Joconde en coussin quelque part vers le centre droit, une pochette de disque de Josephine Baker non loin de Joyce. Et, bien sûr, devant le convecteur électrique et juste à gauche du bidon d'eau déminéralisée, l'emblématique crâne. La pochade bordélique de Genod peut aisément se lire comme une grande vanité : le spectateur arrive après la fête, dont il ne reste qu'une débauche d'objets et de débris froids. Une teuf comme ça, on ne s'en remet pas. Clin d'oeil appuyé à la Planète des singes, où la folie des hommes finit par les conduire à leur quasi-destruction, c'est un gorille qui se confronte au crâne hamletien. L'homme, dans tout cela, erre autiste à ses semblables. Le grand vainqueur de ce chaos, une fois de plus pourrait-on dire, c'est le verbe. Joué, déclamé, chanté, sublime ou dérisoire, il en impose à tout, à nous, il déchire la fumée, les débris et le temps. Kitsch, absurde, idiotie, copicollages de textes et surimpressions incongrues, les procédés comiques de Genod ne sont pas neufs mais les comédiens sont bons et, passé les vingt premières minutes où l'on craint très fort qu'il ne se prenne très au sérieux, Genod parvient à nous faire renoncer à l'esprit d'analyse. On se laisse alors aller à l'invocation des textes et aux mini-performances qui se bousculent. Tout cela est encore un peu fou-fou, mais Yves-Noël Genod est sûrement un bon garçon, et l'on comprend bien qu'il vénère les classiques.
Yves-Noël Genod a mis un mois pour peaufiner ce foutoir innommable. Moi qui bilais de n'avoir pas passé l'aspi chez moi, me voilà rasséréné. Mais qu'on ne s'y trompe pas : certains accessoires clefs figurent en bonne place. Un tee-shirt Rimbaud à l'extrême gauche, l'Ulysse de Joyce en poche écrasé par terre devant le premier rang, une Joconde en coussin quelque part vers le centre droit, une pochette de disque de Josephine Baker non loin de Joyce. Et, bien sûr, devant le convecteur électrique et juste à gauche du bidon d'eau déminéralisée, l'emblématique crâne. La pochade bordélique de Genod peut aisément se lire comme une grande vanité : le spectateur arrive après la fête, dont il ne reste qu'une débauche d'objets et de débris froids. Une teuf comme ça, on ne s'en remet pas. Clin d'oeil appuyé à la Planète des singes, où la folie des hommes finit par les conduire à leur quasi-destruction, c'est un gorille qui se confronte au crâne hamletien. L'homme, dans tout cela, erre autiste à ses semblables. Le grand vainqueur de ce chaos, une fois de plus pourrait-on dire, c'est le verbe. Joué, déclamé, chanté, sublime ou dérisoire, il en impose à tout, à nous, il déchire la fumée, les débris et le temps. Kitsch, absurde, idiotie, copicollages de textes et surimpressions incongrues, les procédés comiques de Genod ne sont pas neufs mais les comédiens sont bons et, passé les vingt premières minutes où l'on craint très fort qu'il ne se prenne très au sérieux, Genod parvient à nous faire renoncer à l'esprit d'analyse. On se laisse alors aller à l'invocation des textes et aux mini-performances qui se bousculent. Tout cela est encore un peu fou-fou, mais Yves-Noël Genod est sûrement un bon garçon, et l'on comprend bien qu'il vénère les classiques.
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