Tuesday, January 01, 2008

Un film dans le film

Un film dans le film










Évènement blanc. Une bien séduisante hypothèse. C’est avec un grand plaisir que je vais vous tirer, Monsieur Lucerne. – Tuer, pas tirer ! Dans l’métier, aucun acteur n’est irremplaçable. J’écris et pendant ce temps l’amour, la colline… Je visionne. Je suis là-bas, je suis là-bas avec la résonance. Humilier, aimer, plaisir. Plaisir… Plaisir ? Des intérieurs, des caches, dehors, en plein vent. En peignoir, si vous voulez. …autant de plaisir… Un amour créé de toute pièce et sorti de l’ombre. Une femme va encore se faire buter… mais elle est si belle. Elle est si vivante, si claire… Je ne suis pas un gestionnaire. Sidney serre de très près sa charmante secrétaire. Qu’est-ce qui ne vous laisse pas indifférente ? – Les billets de banque, chéri. Si je pouvais, j’en tapisserais les murs de ma chambre. L’acteur se maquille. Ostensiblement. On est au théâtre. Il est filmé. Indifférente, au fond. Très belle femme, un peu Sharon Stone. La carnation, la coupe de cheveux. Elle veut jouir de mourir. Et, vous, de quoi êtes-vous capable ? La chute résonne, personnelle, mais la lumière décompose le réel impersonnel. Il invite un ami paralytique pour regarder le match. Un ami qu’il endort, c’est facile, devant la télé. C’est son alibi pour sûr. L’autre boit son verre d’une traite, jusqu’à la lie, comme Hamlet. Il enregistre le film au magnétoscope, toujours pour son alibi. Videotape. Le match. Puis le crime, Cadillac blanche. La robe du soir, serrée, et l’échancrure pour les jambes (toujours Sharon Stone). Tony, depuis dix ans, s’efforce de prêcher la bonne parole. Un sandwich et en vitesse (chaque instant compte). Ah, quelle pitié Milady…










« Avancez vers la porte, Claire. » Ou : « Avancez vers la porte claire. » Surprise. Avant de mourir, faites une expression de surprise. Ayez le temps de.










La neige contenue dans l’anorak. Des soleils dans la nuit, près d’une poubelle. L’homme s’est démasqué. C’est le rougeaud. Il rejoint ensuite son hacienda. Le bras des plantes vertes autour de lui comme dans Blanche-neige. Il cache l’arme du crime dans le creux de l’arbre creux. L’arbre d’aucun souvenir ou presque. Une effluve, des odeurs. Près de l’eau, près de l’eau. Rewind. Le type est entré déguisé en skieur alpin. Un cadavre de femme et un blessé par arme contondante. Et, alors, le type… Une personnalité du spectacle. L’amour donne des ailes.










Près de la porte de la grange. Il n’a de cesse de réparer, instinctivement, son erreur.










Célérité, discrétion. Vos chaussures truquées.










Un homme est victime d’un maître chanteur en jupon. Avant la porte, il va se retourner. La porte blanche, la même.










Yves-Noël Genod, 1er janvier 2007.

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