Saturday, July 05, 2008

SPIRIT

On dit qu’il est possible que rien ne se perde dans les régions SPIRITuelles. Yves-Noël Genod (« gros niqueur mondain ») inaugure pour la nouvelle année quelques fumées de territoire et promet à la saint Jean un feu de papier journal et d’artifice !



Solstice d’hiver, des huîtres en or

ou comment un connard de Parisien devient un sympathique provincial





Bordeaux, ville calque, ville lumière… Mon rapport à cette ville, je sens, va être purement poétique. « Plein de mérites, mais en poète, l’homme habite sur cette terre… », disait Hölderlin qui partit de Bordeaux parce qu’il y avait rencontré le soleil (et devint fou). Alexia, à l’initiative de cet NRV, me poussait, une nuit de solstice, dans les bras de l’assoif-fée (Carole Bim), de Sophie, de passage, et du scientifique (des tourbillons), mais la vie est une beauté, la ville est une façade, la belle Garonne, et le monde n’a pas de sens néfaste, vous ne trouvez pas ? Des jeunes Rome-antique dont on avait mangé les restes, la veille, au Petit Commerce (des bulots soit disant bizarres), en attendant d’être nourri d’huîtres à prix d’or (des Ancelin), exposaient juste après midi à la galerie Cortex Athletico des œuvres very androgynes comme un piano jouant tout seul devant un paysage de montagne, des coulures noires qui nous Soulages, un petit tableau de Magritte aux éclats de verre recollés, une machine à remonter le temps légèrement absente dans un emplacement délimité (« If you blink, you think you can see it. », improvisait l’amie sioux de l’un des auteurs), la pièce la plus attirante étant, ce matin-là, une horloge murale coûtant dans les 3000 euros, si belle qu’on rêvait à voix haute de la trouver éditée en série (chez Conran Shop, par exemple). Mon Dieu, pourquoi faudrait-il être de gauche ? Il y a une bonhomie à Bordeaux, une naïveté, tout y est beau, tout y est riche, rien n’y est salaud. En regardant racler la neige de la patinoire provisoire sous la cathédrale Saint-André avant de se pointer au vernissage des étudiants des beaux-arts au musée des beaux-arts, j’ai pensé : « La solitude est aussi absurde qu’un carré de chocolat. », tandis que la sono braillait : « Pour trouver du remède, pour trouver du secours… » Avant ça, au bar Castan, un jeune garçon qui « n’aime personne » préparait pour l’apéritif des canapés à la terrine de chaton. Malgré ma sympathie pour l’amour facile (homosexuel), j’étais encore sensible aux baisers de la nuit, ceux délicats, si sages et fougueux de Sophie, danseuse un peu perdue, vivant depuis un an et demi à Montréal, revenue au cap pour voir ses parents et se prétendant l’amante, depuis trois mois, de Clara, pas la fille d’Alain et Isabelle, 11 ans, « présumée innocente », mais celle, sans aucun doute plus sexually guilty, de Carole Laure et Lewis Furey… En début de soirée, dans la foule des jours heureux au CAPC, le marchand de chaussure de l’hypercentre, PP, dénigrait (en boucle) les « perruches » qui aiment le beige et le bleu marine. « Et une catastrophe, c’est que la mère Juppé, elle a un sac Lancel : c’est pas mode, ça, c’est pas sexe ! » La bourgeoisie est un zoo, oui, monsieur Michard, surtout au cap, mais Bordeaux, c’est une œuvre d’art… et, comme toutes les œuvres d’art – même celles que vous avez chez vous, un peu criardes, trop pop –, n’exalte-t-elle pas deux extrêmes inconciliables ? SPIRIT and SLAVERY, nous en parlerons « la prochaine fois » (selon l’expression bien connue bordelaise).


Yves-Noël Genod, Paris, le 21 décembre 2006.



Exposition 1, rue des Étables, jusqu’au 3 février. Tel : 05.56.94.31.89


Yves-Noël Genod dans une veste Dior offerte aussi à Johnny avant qu’il aille en Suisse (voir Paris-Match n° 3005) (Marc Domage)


Marlène Saldana, actrice fétiche d'Yves-Noël Genod remplaçant Carole Bim au pied levé dans le dernier spectacle d'Yves-Noël Genod, Elle court dans la poussière, la rose de Balzac (Marc Domage)

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home