Valencia-Liberty (Épisode 12)
Le dehors clair, plus frais. Maintenant on va parler des animaux.
Valencia-Liberty
Il fait toujours beau. Beau de la menace du beau temps. Je suis dans le quartier espagnol. C’est ça, l’Amérique : dans une seule ville, on voyage un peu partout. La guerre contre la mort. La mort contre la guerre. Thé café froid. What might be described. Les fées du papier peint. Une langue avance dans le mécano des lettres. The tinkertoy. My face, during this time. It was summer of thunder and sunshine and double rainbows. Les Juifs arrêtés dans toute l’Europe. Le temps n’a pas de flèche. La flèche fléchit. Tant de visages, tant de mystère. Ici, on parle espagnol. Dans la Mission. The bit of me, le morceau de moi qui n’était pas mort déjà. Les linges volent dans l’air, accrochés aux maisons. Les maisons flottent avec leur substance ductile. Leur substance d’amour. On va y aller. Inventer le monde avec quelques informations déployées dans la main du monde. Comme des oiseaux répulsifs, vous oserez manger, vous oserez aimer, vous oserez méconnaître indépendamment du temps, du dimanche, du lundi, vous oserez brûler, gracieux, dans la lumière. Les cheveux poussent et réverbèrent. Elle et lui. Sans questions. Contre le mur. Des livres, des morceaux de choses cartonnés (à couvertures cartonnées). On montre du doigt l’image – jusqu’à la toucher, appuyer dessus. Dessus dessus. Quelques angles et des espaces et des espaces – réguliers. De l’air frôle – l’âme – à l’intérieur, la peur. Sourire brun, peau claire ou inverse. « Ici on te fout la paix », est-il écrit sur beaucoup d’endroits de San Francisco. Ne pas quitter les villes, jamais. Des yeux. La magie de l’échec se profile de face comme une jeune fille qui marche infiniment (vers toi) dans des rayures de lumière, de délicates stries lumineuses. Je ne vais pas pouvoir rejoindre Los Angeles, je vais rester ici pour toujours, sans argent, sans rien – jusqu’à ce que je sois pris en charge, reconduit à la frontière. Si l’on décide du communisme, j’en suis. La solution personnelle aux problèmes indépendants. Les trous noirs existent, mais ils ne sont ni troués ni noirs. Ils sont genre gris. Les carrelages de la surface des choses. Les morceaux du monde transportent leur absence. Toutes ces collines, certaines non encore peuplées. Oui, je traîne à San Francisco près de la mer. Je traîne dans la lumière pédagogique. Le brouillard semble recouvrir (la mer) aujourd’hui. Je fais des grandes promenades à San Francisco partout. Je commence à connaître. Mes camarades sont sympathiques. On quitte aisément. Quitter est un plaisir. …où lentement je peux devenir seul. La démesure de la non mesure de l’errance. Her ears are like cookies, her teeth are like candy. One mustn’t give in to pessimism. It’s pointless to look too far ahead. Encore une journée où j’en menais pas large au début – je passe par des intensités de désespoir métalliques.
Ce qui caractérise les pédés : ont des chiens.
Dimanche 7 septembre 2008.
Valencia-Liberty
Il fait toujours beau. Beau de la menace du beau temps. Je suis dans le quartier espagnol. C’est ça, l’Amérique : dans une seule ville, on voyage un peu partout. La guerre contre la mort. La mort contre la guerre. Thé café froid. What might be described. Les fées du papier peint. Une langue avance dans le mécano des lettres. The tinkertoy. My face, during this time. It was summer of thunder and sunshine and double rainbows. Les Juifs arrêtés dans toute l’Europe. Le temps n’a pas de flèche. La flèche fléchit. Tant de visages, tant de mystère. Ici, on parle espagnol. Dans la Mission. The bit of me, le morceau de moi qui n’était pas mort déjà. Les linges volent dans l’air, accrochés aux maisons. Les maisons flottent avec leur substance ductile. Leur substance d’amour. On va y aller. Inventer le monde avec quelques informations déployées dans la main du monde. Comme des oiseaux répulsifs, vous oserez manger, vous oserez aimer, vous oserez méconnaître indépendamment du temps, du dimanche, du lundi, vous oserez brûler, gracieux, dans la lumière. Les cheveux poussent et réverbèrent. Elle et lui. Sans questions. Contre le mur. Des livres, des morceaux de choses cartonnés (à couvertures cartonnées). On montre du doigt l’image – jusqu’à la toucher, appuyer dessus. Dessus dessus. Quelques angles et des espaces et des espaces – réguliers. De l’air frôle – l’âme – à l’intérieur, la peur. Sourire brun, peau claire ou inverse. « Ici on te fout la paix », est-il écrit sur beaucoup d’endroits de San Francisco. Ne pas quitter les villes, jamais. Des yeux. La magie de l’échec se profile de face comme une jeune fille qui marche infiniment (vers toi) dans des rayures de lumière, de délicates stries lumineuses. Je ne vais pas pouvoir rejoindre Los Angeles, je vais rester ici pour toujours, sans argent, sans rien – jusqu’à ce que je sois pris en charge, reconduit à la frontière. Si l’on décide du communisme, j’en suis. La solution personnelle aux problèmes indépendants. Les trous noirs existent, mais ils ne sont ni troués ni noirs. Ils sont genre gris. Les carrelages de la surface des choses. Les morceaux du monde transportent leur absence. Toutes ces collines, certaines non encore peuplées. Oui, je traîne à San Francisco près de la mer. Je traîne dans la lumière pédagogique. Le brouillard semble recouvrir (la mer) aujourd’hui. Je fais des grandes promenades à San Francisco partout. Je commence à connaître. Mes camarades sont sympathiques. On quitte aisément. Quitter est un plaisir. …où lentement je peux devenir seul. La démesure de la non mesure de l’errance. Her ears are like cookies, her teeth are like candy. One mustn’t give in to pessimism. It’s pointless to look too far ahead. Encore une journée où j’en menais pas large au début – je passe par des intensités de désespoir métalliques.
Ce qui caractérise les pédés : ont des chiens.
Dimanche 7 septembre 2008.
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