Monday, January 19, 2009

Marlon, David, Claude et moi

De Claude Schmitz.

Cher Yves-Noël,

Très heureux de notre belle journée commune ce samedi... La note de cent trois euros et sa douzaine d’huîtres – la ballade sous la grande arche péplum Duras – Saint-Eustache – Notre-Dame – les tapis rouges, les cafés et les trains. C’est amusant, nous voilà très amis, comme ça, tout de suite... Et c’est charmant pour mes yeux… Que les os, le sheriff, la table, et les Kellog's Corn Flakes et les Loops te plaisent, j’en suis tellement ravi (si tu regardes le tout en vingt séances, c’est très bien) !

Quelqu’un me dit: « Ah, oui, Yves-Noël Genod (born 1962) pour la créature, c’est très bien... ce sera comme David Bowie dans The Man Who Fell To Earth. »

Je ne résiste pas à te transmettre la première phrase sur laquelle je tombe en ouvrant le recueil des lettres et journaux intimes de Lord Byron : « Je ne peux jamais faire comprendre aux gens que la poésie est l’expression de la passion enflammée, et qu’une vie de passion n’existe pas d’avantage qu’un tremblement de terre permanent, ou qu’une fièvre éternelle. Au demeurant, à vivre dans un état pareil, se raserait-on jamais ? »
Voilà, ça m’amuse, et puis ça fait écho à notre discussion concernant cette journaliste* qui paraissait si surprise de ne pas te voir en « costume » du Dispariteur (comme si tu le portais jour et nuit...)

Je vais lire le blog de Pierre...

Existe-t-il une captation de En attendant Genod ?

Je t’embrasse bien,

Claude

PS. Je t’enverrai bientôt des trucs un peu plus concrets – via la production – concernant les aspects pratiques du projet...
PPS. Dès que je mets la main sur mon directeur technique, je t’envoie les plans du white cube...






*« Cette journaliste », c’est, en fait, Gérard Mayen, le célèbre critique. Je m’étais pourtant entouré du bar du Lutétia (comme font les « vraies » vedettes), mais il était surpris de me voir « en pull ». Je lui ai répondu que je pensais que ce n’était pas le jour de la photo – et en effet. Gérard voulait me voir afin que je lui parle de mon « rapport à l’homosexualité » pour un double page dans « Pref » (le magazine rival de « Têtu », voyez-vous ?) et, comme il est jaloux – ou qu'il voulait me le montrer – il m’a dit : « Tu es moins bien habillé que pour Laurent Goumarre ! » (Qui venait de me faire un papier plus une photo pour « Danser », mais qui écrit aussi dans « Têtu » (pour résumer : Laurent est partout quand Gérard est à Barcelone.) Gérard m’a ensuite alors raconté qu’à une époque, à Montpellier, à une époque où il faisait les chiens écrasés dans je ne sais quelle feuille de choux-papier à chiotte, il s’était tout d’un coup retrouvé, comme ça, un jour de demi-saison à Montpellier, à interviewer Amanda Lear et, comme il avait été surpris (dégoûté ?) de la voir débouler « dans un vague pull avec lequel elle aurait pu faire ses courses au Monoprix – et pas le Monoprix nouvelle manière, non… », il l’avait mis dans le papier. Il s’était ensuite fait allumé par l’agent d’Amanda Lear qui lui avait dit que tout le monde savait, que c’était convenu, que, quand il n’y avait pas de photo à faire – et que c’était une loi du métier ! et qu’il fallait tout lui apprendre à ce blanc-bec ! – que le journaliste ne parlait jamais de l’habillement casual de la star (Catherine en bas filés, avec ses racines apparentes, Isabelle en charentaises, Amanda en pull d'en bas d'chez elle et Perceval en pyjama molletonné – pour dans la neige, les jours où y a pas photo ni Pierre de prévu…) (Note de l’auteur.)






À Claude Schmitz.

ah, c’est comme ça que je tombe ami en ce moment, oui, en coup d’foudre (l’âge venant, faut se presser) – mais c’est que j’ai d’la chance, aussi : en ce moment, je rencontre...
pardon pour tes yeux… mais c’est vrai que, franchement, ils étaient roses ! (j'ai même pensé aux Fauves, tu sais, Matisse, j'me voyais avec un pinceau, une toile...)
j'ai hâte de lire Byron, et Shelley, et tout ça (mais comme je suis lent, c'est bien d’avoir cette perspective d’un an...)
je vois que tu as déjà compris la manière de me parler (en tant qu’interprète) (malin comme tu es) : la flatterie !
Tiens, je vais me le passer ce soir, The Man Who Fell To Earth, je vois qu’il est sur YouTube.
en effet, je vais continuer de regarder ton Amerika de toi (que j’ai déjà vu plusieurs fois), et, surtout, dans l’immédiat, pour Lou Castel qui me stupéfie, un art extrême (que j’aimerais bien apprendre), il est constamment en train de redistribuer toutes les possibilités par un travail très actif, c’est lui le plus précis (quant à la pièce, tes intentions) et c’est lui – bien sûr car ça va ensemble – le plus ouvert – le plus ailleurs, partout – dans tous les sens et avec tous les autres (qui sont absolument très bien, d’ailleurs), sorte de Marlon Brando...
que ta vie soit douce, va en paix, gamin

Yves-No

ah oui, il existe une captation de En attendant Genod si tu peux lire les VHS, j'en ai tout un stock dont j'aimerais me débarrasser. une preuve que les époques vont vite : quand j'ai commencé – et tu étais déjà né puisque c'était il y a cinq ans –, c'était encore le temps des VHS... mais tu m'en apprendras bien plus sur la vitesse, je le vois à tes yeux brillant de cette couleur inconnue... comment disions-nous ?... comme l'eau d'un coquillage et entourés de cette chair rose et sexuelle, peinte, comme sucrée... (ça te va ?)

http://guarantyofsanity.hautetfort.com/archive/2009/01/17/le-dispariteur-blond-chevalier.html

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