Tuesday, October 13, 2009

Le cinéaste Roman Polanski

Je lis toutes les inepties qui sont écrites contre Roman Polanski et j'en peux plus. Maintenant, c'est le ponpon ! Maintenant que l'affaire Mitterrand ne semble déboucher sur rien, retournement de veste, on dit : "C'est en fait l'affaire Polanski, il a défendu à tort le cinéaste, c'est de là que lui sont venues ses emmerdes." On entend dire : "La violence d'un ministre défendant le viol." C'est ça qui a provoqué l'ire de Marine Le Pen, vous comprenez, et de Benoît Hamon, le père de famille Benoît Hamon, et de Manuel Vals et de l'autre, là, j'oublie son nom, ah, si, il faut s'en souvenir : Arnaud Montebourg - eh bien, tout est bien qui finit bien, voyez, puisque réconcilions-nous-les-Français (et même avec les Américains, tiens, tant qu'on y est) : on a enfin eu Polanski ! On l'a bien traqué et p'is on l'a eu ! Il se cachait depuis trente-deux ans, il fuyait, le salopard... Des amis influents s'en doute, des protecteurs... Et cela grâce aux Suisses, les Suisses courageux, les gentils petits Suisses blancs, on va enfin le juger - parce que, bien sûr, il faut bien l'dire, on avait ça sur la conscience, oh, oui ! on se sentira mieux après, comment dire ? plus "sain", on se sent déjà mieux, voyez - douce France - voyez les progrès que l'on a fait : maintenant on poursuit les violeurs, les pédophiles, c'est bien simple, toutes les formes de "domination" car le viol vient toujours de la domination, n'est-ce pas ? Et tout ça grâce au féminisme qui découle de 68, on le sait, voyez, la libération des femmes-et-des-enfants, d'ailleurs c'est Daniel Cohn-Bendit lui-même - plusieurs fois lui-même déjà repenti - qui, le premier, s'est désolidarisé de Roman Polanski, c'est un signe, ça, c'est fort, c'est signe que les temps ont changé - optimisme - en mieux, oui, il s'est étonné de la manière qu'avait Frédéric Mitterrand de défendre Roman Polanski sans connaître le dossier (vous m'avez compris). Mais Frédéric Mitterrand, on n'en parle plus, vous comprenez, c'était une erreur, il l'a dit lui-même, il a fait une erreur, c'est comme une erreur judiciaire, si vous voulez, une fausse piste, rien de concret, du pipeau, ça ne pouvait que chiffonner les meilleures familles (pour rien), mais là, alors là, ne nous trompons pas - aucun risque d'ailleurs, c'est tellement évident - c'est du brut, de l'or en barre, c'est du vrai, du viol, c'est pas comme du Frédéric Mitterrand, le faux Mitterrand, petit joueur, va, pas le vrai, même pas le vrai, attention encore, protégé par Nicolas Sarkozy, alors, là, de toute façon, le consensus peut revenir comme à deux-cents-cinquante à l'heure sur l'autoroute de l'ivresse - et, en effet, on ne mélange pas le PS et le FN tout de même, quel amalgame, c'est sordide ! Marine Le Pen, quelle conne, celle-là, mais Benoît Hamon, tout de même non ! C'était sordide. Tout s'apaise déjà, vous allez voir, tout va s'apaiser, c'est bien la preuve qu'on a tous eu raison - et quand ces cinéastes - les amis du couple, probablement ! - se seront calmés eux-aussi - d'ailleurs on les entend moins, déjà, vous avez remarqué ? - emportés qu'ils sont aussi toujours par leur satané goût des paillettes ! du bling-bling ! du Fouquet's... plutôt que de la prison... vous verrez comme ce sera chouette à voir de voir enfin Roman Polanski devant la-justice (américaine) saine et sauve, ça va être, comment dire ? chouette à voir puisqu'il va prendre cinquante ans tout rond à soixante-seize ans (il en a déjà fait trente-deux, remarquez). Mais, avant ça, y aura encore mieux, vous allez voir : la victime qui voulait qu'on la lâche, elle viendra s'expliquer encore : "Etait-ce un viol ? Aviez-vous déjà pris cette drogue ? Que vouliez-vous faire dans la vie ? Votre maman vous avait-elle envoyée à Roman Polanski dans la villa de Jack Nicholson, oui ou non ? Ou peut-être y étiez-vous aller de vous-même en cachette ?" Peu importe que cette jeune fille en-dessous-de-quatorze-ans soit maintenant la mère de trois enfants, que Roman Polanski le soit de deux (onze et seize ans), ce que le monde veut, c'est avoir la conscience tranquille, le monde, il veut ça et continuer d'y croire - au progrès de la justice et de l'égalité pour tous ! On a bien rattrapé Barbie, alors... Le passé n'est pas le passé. Un jour il faut payer. Tu ne perds rien pour attendre. Et que ça servent de leçon à tous les salauds ! Parce que c'est pour les autres, les autres victimes, hein ? les autres salauds, c'est un exemple, c'est pour faire exemple. C'est désarmant de bêtise, de consensus, je voudrais le dire ici comme ça : c'est honteux tout ce qu'on lit - comme toujours la bien-pensance, surtout quand elle se donne l'air intelligent (on est des intellos, mais on écoute le peuple - et le peuple est d'extrême-droite, que peut-on y faire ?) et cela se retournera encore... parce que ça va éclater - c'est tellement faux - ce sera peut-être une guerre, c'est triste, mais c'est peut-être nécessaire, les guerres, faut expurger, d'ailleurs tous ceux qui s'expriment les ont bien défendues, les guerres, en leur temps, curieusement les mêmes gens, exactement, déjà là, en pleine forme, quand c'était le temps des guerres, ils les ont mises du côté de la loi, c'est tout simple, les guerres, du côté de la loi et de la nécessité... Personnellement je ne savais pas qu'il était si détesté, jusque là, le cinéaste Roman Polanski...

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3 Comments:

Blogger Neigeatokyo said...

à voir "le Cauchemar" de JM Rabeux et La Question, le procès tout ceci résonne...

1:47 PM  
Blogger Marie-Noëlle Genod, le dispariteur said...

bien sûr

2:54 PM  
Anonymous amate said...

Pour l'instant, Polanski ne risque que 4 ans max.
Le viol sera difficile à prouver : sans contrainte physique, sans menace, sans résistance de la part de la victime, puis sans plainte ni appel à l'aide de cette dernière auprès de la troisième personne présente dans la maison au moment des faits, qui les avait surpris dans la chambre, et avec laquelle elle s'est trouvée seule peu après.
(voir le témoignage intégral de la victime, Samantha Gailey devant le Grand Jury de L.A., sur le site thesmokinggun (archive Polanski)
Quant à la pédophilie, c'est absolument sans risque, et Polanski n'en a jamais été accusé de "Child Molestation", pour utiliser la terminologie légale : c'était une adolescente, selon la loi californienne comme selon les définitions de l'OMS et de l'APA's Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-IV).

Je vais d'ailleurs me fendre d'un petit post sur mon site (Palindromes)pour informer la population de l'usage pertinent du terme pédophile, en France comme aux USA.

12:44 AM  

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